Haut fonctionnaire international et très peu connu de ses compatriotes, Mohamed Béavogui, âgé de 68 ans, a été choisi pour diriger le gouvernement de la transition dont la durée n’a pas encore été déterminée par la junte au pouvoir en Guinée.

Le président de la junte, le colonel Mamady Doumbouya, a choisi un vétéran du développement pour le poste de Premier ministre. Mohamed Béavogui, qui a été nommé à ce poste, a derrière lui plus de 30 ans d’expérience dont une bonne partie dans le système des Nations unies. Il a été sous-secrétaire général de l’ONU chargé de la mutuelle panafricaine de gestion des risques à New York, aux Etats-Unis, avant d’occuper d’autres fonctions au sein du Fonds international du développement agricole (FIDA), et de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture à Rome, en Italie (FAO), en Italie. Polyglotte, en dehors de plusieurs langues locales, il parle le français, l’anglais, le russe et l’italien. Il est né le 15 août 1953 à Porédaka dans le centre de la Guinée.
Le nouveau chef du gouvernement guinéen sera chargé de mettre en application la charte de la transition élaborée quelques jours après la prise du pouvoir par l’armée. Cette charte stipule en son article 51, notamment que le Premier ministre dirige, coordonne et anime l’action gouvernementale. En le nommant à ce poste, le chef de l’Etat guinéen a choisi une personnalité éloignée de la politique intérieure et peu suspecte de participation aux querelles intestines des dernières années.
En 1987, sous le règne de feu général Lansana Conté, Mohamed Béavogui avait déjà été pressenti à ce poste au lendemain des violents mouvements sociaux et grèves à répétitions qui avaient fait vaciller le régime d’alors. L’ancien président était obligé de choisir Lansana Kouyaté à ce poste.

Alain-Patrick MASSAMBA