
IL NOUS A QUITTES : Raphaël Bazabakana, un esthète du micro

Né le 26 mai 1946 à Dolisie, Raphaël Bazabakana, journaliste sportif retraité, est décédé le 26 février dernier à Brazzaville. Il dort au cimetière privé Wayako où il a été inhumé le 10 mars. Presque dans l’anonymat.
Et pourtant, Raphaël Bazabakana faisait partie des chevaliers du micro qui auront marqué leur génération d’une empreinte indélébile. Nombreux se souviennent encore des envolées lyriques du défunt dans les retransmissions en direct des rencontres de football ou les émissions sportives. Il s’inscrit dans la lignée oratoire et rhétorique, entre autres, des Germain Bisset, Joseph Gabio, Georges Eboué, etc. Qui ont fait la pluie et le beau temps à la RTC, dans les années 1980 et 1990. ”C’est une grande perte pour la radio pour laquelle il a été utile. Le disparu était un journaliste brillant, rigoureux dans le travail. Il a contribué à l’audience de Radio-Congo. Nous sommes arrivés au même moment à la Voix de la Révolution congolaise, en 1979, sur concours organisé par la RTC, avec Jean Paunel Mato. Ils étaient enseignants de carrière et avaient préféré le statut de collaborateurs, mais nous les utilisions comme agents, eu égard à leur talent”, témoigne Georges Eboué. Autrement, poursuit-il, ”Raph était un bon reporter qui vous restituait les événements avec droiture. Il aimait ce qu’il faisait, avec professionnalisme”. Et de déplorer le défaut d’initiatives qu’il y a eu, à tous les niveaux, lors de ses obsèques. « Cela fait un peu mal qu’il soit parti dans l’anonymat. C’est dommage, mais c’est la vie», conclut Georges Eboué.
Enseignant de français, Raphaël Bazabakana est parmi ceux qui ont donné le goût du journalisme à l’auteur de cet article, au CEG Matsoua (Moungali) dans les années 1980. Avant le début de son cours, il demandait aux élèves de lui restituer les matches du week-end, avec la promesse d’un laisser-passer d’accès au stade aux méritants, et je fus souvent parmi ceux-là.
Raphaël Bazabakana était aussi un paroissien engagé et membre dirigeant de la chorale Ngunga, de 1990 jusqu’à sa mort.
La Semaine Africaine présente ses condoléances à sa famille.
Alain-Patrick MASSAMBA