Une mission mixte conduite par Frédérick Manienze, directeur du cabinet du ministre de l’Énergie et de l’Hydraulique, s’est rendue le 29 septembre 2025 sur le site du barrage hydroélectrique d’Imboulou en danger. Elle incluait la présidente du conseil d’administration de la société Energie électrique du Congo (E2C), Lydie Oboa, le député Marien Mobondzo Endzonga, vice-président de la commission Économie et finances de l’Assemblée nationale, et Just Roger Gandou, directeur général adjoint d’E2C.

La situation du barrage hydroélectrique est critique et nécessite des ressources techniques, humaines, matérielles et financières. L’absence de communication officielle d’E2C a provoqué une onde de choc lorsque des ingénieurs ont annoncé sur Internet l’arrêt de la turbine n°1, la seule en état de fonctionner. Après quelques jours d’arrêt, cette turbine a été remise en service.
La mission a pu évaluer la situation technique et opérationnelle du complexe, y compris dans l’atelier de réparation et d’adaptation des pièces. Les membres de la mission ont été surpris par un cratère dans la cour et l’affaissement des berges de la rivière, tout en appréciant les réparations en cours. À la cité ouvrière, ils ont constaté que l’hôtel destiné à héberger les techniciens chinois en charge de l’expertise du groupe est en cours de réfection.

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L’ingénieur chargé de réaliser les travaux des berges de la rivière

Quinze ans après sa mise en service, le complexe hydroélectrique d’Imboulou ressemble à un cimetière d’éléphants. Dans l’atelier de réparation, des coulées d’eau pluviale ont noirci la peinture blanche des murs. Dans la salle où se trouvent les quatre turbines, la turbine n°2, pesant 120 tonnes, a été démontée par le partenaire FOMICO.
Une peinture moisie et lézardée attire également l’attention. Le cratère au milieu de la cour est entouré de sacs de sable pour signaler un danger. Plus loin, des ouvriers et ingénieurs de l’AITPC s’efforcent de stabiliser une structure en béton affaissée à cause de l’infiltration d’eau. Ici, des digues sont en construction pour prévenir d’autres dangers. À la cité d’exploitation, plusieurs chambres ont été réhabilitées, mais les travaux continuent.
Actuellement, seule la turbine n°1 fonctionne, mais sans garantie de pérennité. La turbine n°2, démontée par FOMICO, attend l’expertise de Harbin Electric, le fabricant chinois, pour déterminer les pièces à remplacer. Les turbines n°3 et n°4 sont à l’arrêt, nécessitant des révisions et des réparations. Sur les 120 mégawatts prévus, seuls 30 sont produits, et il est urgent de mobiliser des fonds pour remettre les quatre turbines en service.
Hakim Boureghda, directeur commercial et logistique de FOMICO, explique que la priorité est de travailler avec le constructeur, Harbin, pour effectuer un contrôle des équipements. Il insiste sur l’importance de respecter chaque étape du processus de démontage et de remontage, car négliger ces étapes pourrait aggraver la situation.
L’espoir réside dans l’intervention d’Energie électrique du Congo (E2C). Itoua Ibara Mbimbi, directeur de la production et du transport, assure que dans les jours à venir, des actions seront entreprises pour remettre en état les groupes n°4 et n°3, car ils sont actuellement immobilisés. Les principales pièces sont en bon état, mais des pièces de rechange sont nécessaires.

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Vue générale de la centrale hydroélectrique

Si le personnel d’E2C n’avait pas été formé, la centrale aurait cessé de fonctionner. M. Itoua souligne que les moyens limités compliquent la situation, car des pièces doivent souvent être importées, entraînant des délais de fabrication. Le principal problème reste toutefois le financement.
Au ministère de l’Enegie, on reconnaît que le manque d’argent entrave les plans de maintenance. L’inspecteur général des services de l’énergie, Hervé Léonard Obambi Mouana Mhoreau, souligne la nécessité de trouver des solutions temporaires pour surmonter les tensions financières.
Le député Marien Mobondzo rappelle qu’il est déjà positif que la situation ait été constatée avant le débat budgétaire qui s’ouvrira le 15 octobre. Il ajoute qu’E2C doit également faire un effort pour maintenir ses activités, en attendant une révision générale de l’ensemble du système.
Il invite l’État à régler ses factures d’électricité, car cela permettrait à E2C de procéder aux opérations nécessaires pour améliorer la situation.

Cyr Armel
YABBAT-NGO

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