Le Gouvernement fait face à une série de défis en matière de gestion des déchets dans les villes de Brazzaville et Pointe-Noire. Malgré la signature d’un contrat de collecte des déchets solides le 23 avril 2025 avec la société turque Albayrak Waste Management, qui a remplacé AVERDA, la situation reste préoccupante.
Ce contrat, d’une durée de cinq ans, couvre la pré-collecte des déchets, le transport et le désengorgement des caniveaux. Cependant, l’élan d’appropriation observé dans la capitale semble perdre son souffle. Résultat: chasser le naturel, il revient au galop!.
Brazzaville présente l’image désolante, des tas d’immondices visibles le long des rues, des avenues, devant les marchés et dans les espaces publics. Ces déchets attirent des rongeurs et des insectes vecteurs de maladies comme le paludisme et la fièvre typhoïde, compromettant ainsi la qualité de vie des habitants et posant de sérieux défis en matière d’hygiène publique et d’environnement.
Les déchets qui jonchent les rues obstruent les voies et les caniveaux, augmentant le risque d’inondations. Automobilistes et piétons peinent à circuler sur des chaussées rétrécies par ces amas de déchets, accentués par les nids de poule dus à la dégradation des routes.

L’insalubrité demeure un problème majeur à Brazzaville, qui traverse actuellement une crise significative de collecte des déchets. Malgré les efforts du ministre de l’Assainissement urbain, Juste Désiré Mondelé, pour sensibiliser la population à l’importance de changer les mentalités et d’adopter de bonnes pratiques, les gens continuent de jeter leurs ordures hors des zones de transit.
Des panneaux interdisant le déversement d’ordures dans les collecteurs ont été installés, accompagnés de menaces de poursuites judiciaires. Le ministre a également encouragé la sensibilisation des riverains sur la gestion des déchets et a interpellé les pré-collecteurs sur le respect des sites de transit, plutôt que de laisser les déchets s’accumuler sur les bords des avenues.
Une récompense avait même été promise à ceux qui filmaient les contrevenants, mais cela s’apparente à prêcher dans le désert, malgré l’annonce de la création d’une brigade de surveillance pour sanctionner les inciviques.
L’implication des chefs de quartier et de la police a été sollicitée. «Désormais, quiconque sera surpris en train de jeter des ordures à un endroit non autorisé devra être conduit au commissariat pour une leçon d’hygiène et de morale, suivie de travaux d’intérêt général», a déclaré le ministre.
La société Albayrak ne semble pas encore répondre aux attentes, peinant à gérer les besoins d’une population en croissance et d’une production accrue de déchets dans une ville en expansion rapide. Les bacs à ordures débordent, mais les usagers continuent d’y déverser leurs déchets. Les conséquences de cette situation sont graves, notamment avec la prolifération de rats, cafards, mouches et moustiques, qui sont sources de diverses maladies.
Le problème de la collecte des déchets ménagers à Brazzaville est un défi complexe nécessitant une action concertée à tous les niveaux de la société. Avec les pluies à venir, la gestion des déchets va de nouveau devenir une préoccupation majeure dans les villes congolaises. Les canalisations déjà bouchées par les ordures et le sable ne faciliteront pas l’écoulement des eaux de ruissèlement.
Cyr Armel YABBAT-NGO







