Un atelier régional sur la gouvernance intégrée des frontières en Afrique centrale s’est tenu à Brazzaville les 11 et 12 mars 2025. Cette rencontre, inaugurée par Guy Nestor Itoua, secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, en présence de Gilberto Dapiendade, président de la Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), a rassemblé des experts des pays membres pour préparer la mise en place d’un cadre juridique, organisationnel et capacitaire pour l’opérationnalisation du mécanisme de gouvernance commune.

La gouvernance intégrée des frontières en Afrique centrale vise à établir un instrument politique et juridique intégré, en lien avec l’architecture institutionnelle de la CEEAC et en harmonie avec la stratégie de gouvernance des frontières de l’Union africaine (UA). L’objectif est d’engager les États membres à améliorer la gouvernance des frontières afin de réduire de manière significative et durable les malentendus, les différends et les conflits, qui sont des obstacles majeurs à la coopération transfrontalière et à l’intégration régionale.
Cet atelier a été l’occasion de faire un état des lieux des accords et mécanismes de coopération existants entre les États membres de la CEEAC, en mettant en avant le degré d’harmonisation des législations nationales pertinentes. Il a également permis d’analyser des questions liées à la libre circulation des personnes et des biens, au droit d’établissement, ainsi qu’au droit de poursuite des ressortissants des États membres dans l’espace communautaire. Un espace de réflexion et de dialogue régional a été initié pour favoriser une meilleure connaissance mutuelle des problématiques de sécurité au sein de cet espace.
Gilberto Dapiendade a rappelé que, par la ratification du traité révisé de la CEEAC, «les États membres se sont engagés, au titre du chapitre 4 sur la coopération transfrontalière, à mettre en œuvre des accords concernant: le développement des capacités pour la gouvernance des frontières; la prévention des conflits et la sécurisation des espaces frontaliers et transfrontaliers; la gestion coopérative intégrée des frontières ; la gestion des ressources et le développement intégré des zones transfrontalières».
Il a ajouté que «les modalités de mise en œuvre de ces actions doivent faire l’objet d’un protocole annexé à ce même traité révisé. C’est ce qui est à l’ordre du jour de cet atelier de réflexion, organisé avec le soutien du gouvernement de la République du Congo et conformément aux instructions de la 24e session ordinaire de la Conférence des Chefs d’État et de gouvernement de la CEEAC, qui a demandé à la Commission d’organiser un atelier régional d’harmonisation pour l’élaboration d’un protocole relatif à la mise en œuvre de la stratégie régionale intégrée de gouvernance des frontières de l’Afrique centrale, en cohérence avec d’autres actions menées dans ce domaine par d’autres stratégies».
Selon Guy Nestor Itoua, cet atelier régional était dédié à la gouvernance intégrée des frontières ainsi qu’à la coopération policière et judiciaire en Afrique centrale. «Après avoir constaté le retard pris par la Communauté dans la mise en œuvre de la coopération transfrontalière depuis la réforme institutionnelle de 2019, le Conseil des ministres a chargé la Commission d’organiser un atelier pour élaborer les instruments relatifs à la stratégie régionale de gouvernance intégrée des frontières et à l’opérationnalisation du mécanisme de coopération policière et judiciaire en Afrique centrale. En acceptant d’accueillir ces ateliers, le gouvernement congolais a montré son intérêt et l’importance qu’il accorde aux thématiques inscrites à l’ordre du jour de ces assises», a-t-il déclaré lors de l’ouverture de l’atelier.

Alain-Patrick MASSAMBA