Élu bâtonnier de l’Ordre national des avocats du Congo lors de l’assemblée générale du 27 janvier 2025 à Brazzaville, Me Éric Christian Locko succède à Me Coellot et entend revitaliser la profession d’avocat. Son installation a eu lieu le jeudi 27 février 2025, lors d’une audience solennelle au palais de justice de Brazzaville. Cette cérémonie a rassemblé le Garde des sceaux, ministre de la Justice et des droits humains, Aimé Ange Wilfrid Bininga, ainsi que d’autres personnalités comme le premier président de la Cour Suprême, Henri Bouka, le procureur général, Théophile Mbitsi, et le président de la Cour constitutionnelle, Auguste Iloki.
L’audience, présidée par Me Prospère Mabassi, ancien bâtonnier, a vu la remise des symboles de commandement au nouveau bâtonnier, incluant le chapeau, le maillet, la loi régissant l’Ordre national, et le règlement intérieur.
Le secrétaire général du barreau de Brazzaville a souligné la nécessité de réformes judiciaires au Congo pour établir un nouvel ordre juridique et améliorer l’administration de la justice.
S’adressant aux avocats et au personnel judiciaire présents, Me Éric Christian Locko a dénoncé la marginalisation de la profession d’avocat. «Ce jour représente un tournant pour notre ordre et notre profession. Il marque le début d’un nouveau chapitre, essentiel pour affirmer nos valeurs, renforcer notre unité et tracer ensemble la voie de l’excellence. Être élu bâtonnier est un honneur, une responsabilité, mais surtout un engagement envers les avocats, la justice et la nation. Cet engagement exige rigueur, dévouement et clairvoyance pour garantir un avenir prospère à notre profession», a-t-il déclaré.
Il a remercié les avocats du Congo pour leur confiance. «Notre profession est à un tournant décisif. Nous devons relever les défis actuels avec détermination et innovation. L’évolution de notre métier nous pousse à nous réinventer et à saisir les opportunités offertes par les nouvelles technologies et les changements économiques mondiaux. La justice évolue constamment, et nous devons nous adapter en acquérant de nouvelles compétences et en développant des stratégies pour affronter les défis futurs».
Me Éric Christian Locko a également rappelé qu’après plus de 30 ans, l’Ordre national des avocats du Congo n’a toujours pas de siège. Il a insisté sur l’importance que les pouvoirs publics s’engagent à doter l’institution d’un bâtiment à la hauteur de son prestige. «Nous devons revendiquer un espace symbolisant la justice, la rigueur et l’autorité de notre profession».
Le bâtonnier a promis des réformes. «L’Ordre national des avocats ne sera plus jamais le même. Nous avons décidé qu’il doit être plus fort, plus juste et plus respecté. Nous affirmons que l’avocat congolais doit être protégé, formé et soutenu. Nous déclarons que notre profession ne sera plus jamais marginalisée ou divisée. En tant que bâtonnier, je m’engage à défendre chaque avocat, peu importe son parcours, avec la même énergie et détermination pour bâtir un ordre plus transparent, accessible et moderne. Nous veillerons à ce que jamais plus nous ne soyons spectateurs des décisions qui nous concernent. Nous allons transformer notre gouvernance pour qu’elle soit plus efficace, plus proche des avocats et plus transparente», a-t-il dit.
Pascal BIOZI KIMINOU