Le secteur agricole est l’une des principales sources de revenus et d’emplois en République du Congo. Malgré son importance économique, les rendements restent des plus faibles à cause de plusieurs facteurs, notamment les techniques pratiquées par les producteurs.
C’est dans cette optique, que le FIGA a bien voulu relancer en ce mois de mars, les activités d’accompagnement, à travers une série d’activités dans différentes localités du pays, notamment l’appui au renforcement des capacités techniques des entrepreneurs agricoles et artisanaux, afin de contribuer à l’optimisation de leur potentiel
Après Djambala, Dolisie, Ouesso, le tour est revenu au département de Brazzaville qui a organisé le 14 mars 2025 un atelier de montée en compétences techniques de production au profit des producteurs de la ceinture maraîchère de Djiri Manianga, (9e arrondissement Djiri). Sous les auspices de M. Christian Mpara, directeur départemental de Brazzaville et du Pool du FIGA, en présence du directeur départemental de l’agriculture de Brazzaville, Rodrigues Gamard Biahouakou Bahamboula, de Mme Dinga Mboualé Demither Juldia, cheffe de secteur agricole de Djiri Manianga relevant du ministère de l’Agriculture, et du président du groupement des maraîchers de Djiri Manianga.

Placé sous le thème ‘’Technique d’épandage des engrais’’, cet atelier, qui a réuni nombre de maraîchères et maraîchers soucieux de booster leur production, a eu pour objectif de les former sur les bonnes pratiques d’épandage des engrais afin d’optimiser l’usage des fertilisants, l’urée ou l’engrais Npk, qu’ils utilisent d’ordinaire, et d’améliorer la fertilité des sols.
Dans son mot liminaire, Christian Mpara a édifié les maraîchers de cette localité sur le profit à tirer des échanges d’expérience avec M. Rufin Kinanga, personne ressource et promoteur de l’éco ferme de Kamou, situé à 25 Km de Kinkala, afin de doper leur production, en s’affranchissant des procédés énergivores et budgétivores loin de les satisfaire pleinement.
Relayant le directeur départemental FIGA de Brazzaville, Rufin Kinanga, en toute modestie, a amené les maraîchers de Djiri Manianga à comprendre tout l’intérêt des références figurant sur les sacs d’emballage des engrais (urée et Npk) qu’ils aiment bien acheter, pour doper leur production et l’importance du dosage dans leur usage.
Liant théorie et pratique, Rufin Kinanga et les maraîchers se sont déportés sur leur site de travail ou de maraîchage pour des applications concrètes. Il y a été constaté que la réponse des plants (Bari, aubergines, ciboules, tomates, choux, etc.) à l’apport de fertilisants organiques, tout comme de l’urée et de l’engrais Npk n’est pas satisfaisante après plantation. Le développement végétatif et le rendement attendus n’étant point au rendez-vous. Pour cause, ils ont utilisé l’urée et l’engrais Npk sans tenir compte de leurs spécificités moins encore de la nature du sol. Il n’a pas été surprenant de voir que dans certains sillons ou planches, d’aucuns ont utilisé à la fois l’urée ou l’engrais Npk sans discernement.
«Il existe deux types courants de fertilisants: l’urée et l’engrais Npk souvent évoqués par les professionnels de l’agriculture et les maraîchers. Bien que les deux soient largement utilisés pour améliorer la croissance des plantes et augmenter les rendements, ils remplissent des fonctions différentes et s’adaptent à différents besoins des cultures et des sols. Ici, nous allons examiner en profondeur les différences entre les engrais à base d’urée et le Npk, en explorant leurs avantages, leurs applications et leurs meilleures pratiques», a dit Rufin Kinanga. Avant d’ajouter: «L’urée est appréciée pour son efficacité à fournir aux plantes de l’azote, un élément crucial pour le développement des feuilles et des tiges. Comme l’azote favorise la production de chlorophylle, l’urée est souvent choisie pour sa capacité à fournir aux plantes les nutriments nécessaires à une croissance verte et luxuriante. Il stimule donc la croissance rapide des plantes. Mais, quand il n’est pas soigneusement manipulé l’azote dont elle regorge peut se volatiliser sous forme de gaz ammoniac, entraînant une perte de nutriments. L’urée peut provoquer, toutefois, une acidification du sol si elle est utilisée de manière excessive, ce qui a un impact sur la santé du sol à long terme. Ne fournissant que de l’azote, des engrais supplémentaires peuvent donc être nécessaires pour répondre aux besoins nutritionnels complets des plantes». En revanche, a-t-il poursuivi, «l’engrais Npk est un engrais complet et équilibré qui fournit de l’azote (N), du phosphore (P) et du potassium (K) dans divers rapports adaptés aux besoins spécifiques des cultures. Chaque composant ayant des avantages uniques: l’azote favorise la croissance du feuillage, le phosphore aide au développement des racines et des fleurs et le potassium renforce la résilience des plantes. Avec une teneur élevée en azote (par exemple, 20-10-10), le Npk est idéal pour les premiers stades de croissance des plantes. Equilibré par exemple, 15-15-15: il convient au maintien de la santé générale des plantes. Ayant une teneur élevée en phosphore ou en potassium (par exemple, 10-52-10 ou 5-10-20), il est idéal pour les stades de floraison et de fructification. Toutefois, l’utilisation d’un ratio Npk incorrect peut entraîner des déséquilibres nutritionnels susceptibles de nuire à la croissance des plantes».
En conclusion, il leur a demandé de bien faire le choix entre les deux et de les utiliser avec soin pour un meilleur rendement. Il les a exhorté aussi à faire usage des fientes de poulets, des bouses de vaches, des crottes de mouton, le biochar, etc. qui sont aussi des bons fertilisants.
Les maraîchers intéressés par la qualité des connaissances que leur a apportées Rufin Kinanga ont souhaité que celui-ci revienne un jour ou l’autre pour une meilleure amélioration des pratiques apprises. Ils ont en outre demandé au FIGA de programmer ce type de formation à intervalles réguliers afin de combler le manque partiel de connaissances techniques nécessaires à la bonne conduite de leurs cultures, un facteur limitant le développement de leur production. S’appuyant sur leur expérience, ils ont bien apprécié cet atelier et mesuré à sa juste valeur l’apport de R. Kinanga qui les a assurés de son soutien.
Viclaire MALONGA