Il y a 48 ans que l’humanité a fait le choix de célébrer officiellement les droits des femmes. C’est l’occasion tout indiquée où les femmes et les filles sont mises à l’honneur. C’est aussi le moment propice d’une vraie évaluation sur la situation des femmes et des filles. Le 8 mars revêt aussi un caractère festif en guise de reconnaissance du chemin parcouru et de prise de conscience sur ce qui reste à faire en termes de défis à relever.
C’est dans cette optique que s’inscrit cette réflexion dans laquelle nous entendons mettre à l’honneur toutes les femmes et toutes les filles, en nous inspirant de la thématique de cette 48e Journée: «Pour toutes les femmes et les filles, droits, égalité et autonomisation». Hommes ou femmes, dans quel contexte culturel vivons-nous réellement? Comment promouvoir les droits, l’égalité et l’autonomisation aujourd’hui?
Au commencement, Dieu les créa homme et femme, nous dit le livre de la Genèse (Gn 1,27). Homme et femme, nous sommes créés à l’image et à la ressemblance de Dieu avec une mission spécifique: celle de prendre soin de la création. Mais, quel constat peut-on dresser de la réalité?
1) La réalité homme/femme
Du point de vue social, ces inégalités, avec la prise de conscience des uns et des autres, sont finalement considérées de nos jours comme une injustice qui mérite d’être réparée.
A côté de cette réalité, il y a les conceptions sociales de chaque culture, surtout en Afrique qui, admettent la différenciation entre l’éducation des filles et celle des garçons. Ces conceptions, comme l’affirme Isabelle Nazare-AGA, peuvent amener un peuple entier à se soumettre à des règles générant la peur de se montrer tel que l’on voudrait être (Approcher les autres, est-ce si difficile? éditions de l’homme, p.32, 2004). C’est ainsi que dans certaines cultures, il n’est pas autorisé à la femme de prendre la parole ou encore des cultures qui choisissent délibérément de maltraiter la veuve au nom d’un soi-disant «respect des traditions».
En outre, certains modèles d’éducation encore présents dans de nombreux pays invitent les filles à rester discrètes, voire plus soumises que les petits garçons. Un contexte où les filles ont le devoir de faire la vaisselle ou de cuisiner et les garçons «non!», où les garçons peuvent se frayer un chemin à l’école et les filles, non! Un autre exemple est celui du spectacle observé dans beaucoup de nos écoles, où autour du mât, on retrouve des colonnes pour les filles et des colonnes pour les garçons de l’autre côté. La responsabilité nous incombe, car il est question de choix, de volonté de faire évoluer les mentalités.
Enfin, les représentations collectives encore appelées stéréotypes du genre auquel les hommes et les femmes sont soumis ont une grande influence sur le comportement. La responsabilité de lutter contre ces préjugés défavorables incombe en premier aux femmes elles-mêmes, ensuite à toute l’humanité. Le combat en faveur des femmes et des filles demeure, et parmi les défis il y a:
– la méconnaissance des droits par les femmes elles-mêmes: nombreuses d’entre elles croupissent encore sous le poids de certaines traditions qui aliènent les femmes, surtout celles qui sont moins instruites ou qui ont peur de la sorcellerie;
Sœur Thècle Saurelle
BAHAMBOULA
Religieuse de Notre Dame du Rosaire