Le Pape François a décrété 2025 année jubilaire, sur le thème: «Pèlerins de l’espérance». Pour donner la possibilité aux Eglises particulières de vivre et de célébrer l’année jubilaire, en communion avec l’Eglise universelle, le Pape François a ouvert le 24 décembre dernier la porte Sainte de la Basilique Saint-Pierre de Rome. Le même geste a été accompli le dimanche 29 décembre en la fête de la Sainte famille, en ouvrant la porte Sainte de la cathédrale Saint-Jean-de-Latran.

Dans l’Eglise particulière du Congo, le même rituel a été accompli par les ordinaires des archidiocèses et diocèses en ouvrant les portes Saintes de leurs cathédrales. Selon une ancienne tradition de l’Eglise à l’an 1300, le Pape proclame tous les vingt-cinq ans, un jubilé de repentance pour une indulgence plénière. Après le jubilé du monde de la communication en janvier dernier, la Force publique a célébré son jubilé le vendredi 4 avril 2025 au cours d’une eucharistie, en la Basilique Sainte-Anne du Congo, présidée par Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou, archevêque métropolitain de Brazzaville et président de la Conférence épiscopale du Congo. Autour du célébrant, il y avait Mgr Javier Herrera Corona, nonce apostolique au Congo et au Gabon, et plusieurs prêtres, parmi lesquels les abbés Vincent Massengo, vicaire général de Brazzaville; Michael Kelly Milongo Massengo, curé doyen du doyenné Sainte-Anne et curé de la Basilique Sainte-Anne du Congo; le père Bruno Cyriaque Dimanche Mouniengué, aumônier national catholique de la Force publique.
Toute la composante de la Force publique était représentée à cette messe placée sous l’animation liturgique de la chorale de la Marine nationale. On pouvait remarquer quelques membres du Gouvernement, notamment Charles Richard Mondjo, ministre de la Défense nationale; Gilbert Mokoki, ministre du contrôle d’Etat; les généraux Guy Blanchard Okoï, chef d’Etat-major général des Forces armées congolaises; Gervais Akouangué, commandant de la Gendarmerie nationale.

Mgr l’archêveque et le nonce apostolique posant avec les ministres et les autorités de la Force publique

Dans son homélie, tirée du livre des Philippiens 4, 4-7, Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou a souligné que «le peuple de Dieu vêtu de l’uniforme est partie prenante de la communauté des fidèles. Il a besoin de la reconnaissance de l’Eglise et d’une pastorale adaptée à son milieu de vie. La vocation du militaire n’est pas un simple métier, c’est un engagement, une interrogation sur le sens de la vie des autres. Mais aussi, la vie dont le soldat reçoit le droit d’ôter, à celui qui est l’ennemi du peuple de Dieu, dans les circonstances du combat». Le référentiel éthique et moral de la vie militaire, a-t-il poursuivi, compte de nombreux instruments qui sont autant de règles d’engagement et de comportement, notamment le statut général des militaires, le règlement du service dans les armées, les normes du droit humanitaire et des droits de l’homme. L’archevêque de Brazzaville a invité la Force publique à continuer à œuvrer pour la paix. «Nous sommes conscients de la noblesse et de la grandeur de votre mission, qui comme le signifie le Pape François, embrasse de multiples dimensions de la vie sociale et politique, dont la défense de notre pays, l’engagement pour la sécurité, le maintien de la légalité et de la justice. Les soldats ne sont pas des automates formatés de l’intérieur par une intelligence artificielle, ils sont aussi des humains pétris de chair et d’os assortis de l’esprit et de l’âme. Voilà pourquoi, en tant qu’humain, vous avez aussi besoin de Dieu. Il est urgent pour ceux qui l’ignorent de se reconnecter au Créateur. La Force publique doit s’impliquer davantage pour construire une nouvelle ère de paix, de justice et de fraternité. Nul d’entre nous n’a oublié les cauchemars de guerres vécues dans notre pays et les affrontements locaux autour des élections causant des victimes innocentes. Que notre mémoire soit fidèle afin que nous puissions tirer définitivement les leçons», a conclu Mgr l’archevêque.
Lisant le mot de la Force publique, peu avant la fin de la messe, le colonel-major Bellarmin Ndongui, directeur de la stratégie, de la coopération et de la communication au ministère de l’Intérieur et de la décentralisation, a remercié le Saint-Père et l’Eglise catholique au Congo pour ce jubilé. Il a salué les relations qui existent entre les Eglises catholique, évangélique, salutiste et la Force publique. Il a également fait état de l’Accord-cadre signé le 3 février 2017 entre le Saint-Siège et la République du Congo et promulgué par décret présidentiel du 14 janvier 2019. Sans oublier le protocole d’accord sur la pastorale aux armées qui doit s’exécuter suivant le principe constitutionnel de séparation de pouvoir entre l’Eglise catholique et l’Etat, dans le strict respect des lois, règlements et traditions applicables aux armées.
Le Jubilé de la Force publique reste un moment de grande spiritualité et de réflexion. C’est une occasion pour partager les valeurs de paix, de justice et de solidarité, en réaffirmant l’importance de l’engagement collectif pour construire un monde plus humain, plus juste et plus fraternel.

Alain-Patrick MASSAMBA