Chaque année, le 12 août, depuis 2000, à l’occasion de la Journée internationale de la jeunesse, l’ONU annonce des thèmes futuristes, à l’instar du thème 2017: «Les jeunes édifient la paix» et celui de 2022: «Solidarité intergénérationnelle: créer un monde pour tous les âges». Cette journée adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies est célébrée en faveur des jeunes du monde entier pour attirer l’attention sur leurs problèmes et leurs initiatives.

Selon la définition des Nations Unies, le jeune correspond à la tranche d’âge de 15 à 24 ans. En Afrique, cette définition ne correspond pas aux réalités sociales et sociologiques. Selon l’Union Africaine, le jeune signifie toute personne âgée de 15 à 35 ans. Pour les sociologues, chaque génération a droit à son petit surnom. La génération des baby boomers nés fin Première guerre mondiale, les générations X années 60 et 76, les Xennials années 77 et 83, et la génération Y années 80-90 ou la génération Z née depuis 1995, elles représentent les véritables générations à grandir avec Internet.
La jeunesse, période d’exaltation, de plaisir où les jeunes vivent leurs plus beaux âges, se transforme, pour certains, comme un périlleux parcours du combattant, soit en quête d’entreprenariat de survie ou s’apitoient sur leur sort, ou s’exilent à l’étranger à la recherche d’un avenir meilleur parfois au péril de leur vie.
Sur le continent, à l’occasion de ces belles manifestations du 12 août, les jeunes Africains ont un sentiment mitigé sur la solidarité des générations, alors que les gouvernements africains et les institutions communautaires adressent à leur jeunesse des messages d’espoir ainsi que de nombreux slogans pour renouveler leur engagement en faveur des jeunes. Mais les réalités restent les mêmes: le chômage, la violence, la sous-éducation, l’oisiveté.
Ces jeunes sont connectés, suivent les événements qui affectent leur quotidien: la COVID-19, le réchauffement climatique, la guerre en Ukraine et la crise alimentaire, la transition démographique, les dettes africaines, le tripatouillage électoral, la corruption, le terrorisme, les crises politiques au Mali, au Tchad, en Guinée, et, récemment, les soubresauts en Guinée-Bissau, les multiples crises sécuritaires dans l’Est de la RDC, la crise anglophone du Cameroun, les sanctions économiques de la CEDEAO imposées au Mali en 2020 et 2022.
Face à ces réalités, leurs perspectives d’avenir s’amoindrissent.
En Afrique, la Journée internationale de la jeunesse 2022 doit être l’occasion, pour les autorités africaines, de renforcer les actions en faveur de la solidarité entre les générations essentielle au développement durable et à l’autonomisation de la jeunesse. Pour les jeunes, en tant que partenaires de la société d’aujourd’hui, l’occasion d’inciter les États à capitaliser sur les innovations de la jeunesse.
Comme l’a si bien exprimé Grace Machel, «une profonde transformation du continent passe par un grand réseau de jeunes leaders qui, tous ensemble, peuvent apporter un souffle au changement».

Jolyne KIBONGUI

Magistrate – Spécialiste en gestion publique et locale.