Un des artistes qui ont marqué d’une pierre blanche l’histoire du théâtre congolais en général et du Rocado Zulu de Sony Labou Tansi en particulier, le comédien, metteur en scène, dramaturge, et conteur Victor Louya Mpéné Malela a rendu l’âme le 12 août dernier à Brazzaville, des suites d’une longue maladie. Il avait 75 ans.

C’est dans les années 70-80 que Victor Louya Mpéné Malela a fait ses premières armes au sein du Rocado Zulu Théâtre, quand fut créée cette troupe qui a formé une lignée de comédiens congolais de renom.
Avec Rocado Zulu Théâtre, Victor participe à plusieurs voyages à l’extérieur du pays, notamment au Festival des francophonies de Limoges, en France. Où il interprète, avec brio, la pièce «La tragédie du Roi Christophe» du célèbre écrivain et homme politique français d’origine martiniquaise Aimé Césaire. Dans une mise en scène signée, bien évidemment, Sony Labou Tansi.
Victor Louya Mpéné Malela a aussi écrit des pièces de théâtre: ‘’Mea Culpa’’, qui a connu la promotion de «Première chance sur les ondes» au Concours théâtral interafricain de 1984.
Il est aussi auteur de nouvelles: ‘’Dzakoumba’’, qui lui a permis d’obtenir le 5e prix lors du concours de la meilleure nouvelle de langue française (en 1986), et ‘’Yelenguengué, l’ile sans mer le 2e’’, qui lui a valu une bourse d’études d’un an au Conservatoire d’art dramatique de Paris ; et ‘’La volonté du Seigneur’’, qui figure dans l’anthologie en allemand des nouvellistes congolais publiés à Berlin, en 1981.
Les adeptes de l’art de Molière congolais ont eu l’occasion d’admirer le talent de l’artiste, entre autres, lors des représentations théâtrales au Centre de formation et de recherche en art dramatique (CFRAD) et à l’ex-Centre culturel français, dans la capitale.
Pour la petite histoire, Victor Louya Mpéné Malela a vu le jour, le 30 avril 1945, à Yanga Nzala, dans le département du Pool.
Il fut instituteur et directeur d’école de 1968 à 1974, puis surveillant général au collège de Mindouli, dans le Pool, de 1966 à 1968. Localité où il fit la connaissance de son mentor, Sony Labou Tansi.
Victor a occupé les mêmes fonctions au collège de Kinsoundi, à Brazzaville, de 1974 à 1979.
Affecté au ministère de la Culture et des arts, en 1987, il devient chef de service du théâtre et ballet de 1991 à 1997.
De 1989 à 1990, il est inscrit au Conservatoire supérieur d’art dramatique de Paris.
Plusieurs comédiens et conteurs congolais qui excellent aujourd’hui dans leurs domaines de prédilection respectifs ont été à bonne école de ce virtuose qui avait le cœur sur la main.

V.C.Y.