Avec la venue à Brazzaville de Mgr Paul Richard Gallagher, Secrétaire du Saint-Siège pour les rapports avec les Etats, le Congo a réaffirmé résolument qu’il s’ancrait dans une réalité homogène et inspiratrice, puisant dans ses cultures et se nourrissant de sa foi. D’autant qu’il y a seulement deux mois, en fin novembre 2024, le Chef de l’Etat Denis Sassou Nguesso s’est rendu en visite officielle au Vatican où il a rencontré le Pape.
Dans le langage de la diplomatie de toujours, les deux parties s’étaient déjà réjouies des bonnes relations entre le Saint-Siège et la République du Congo. Le Président s’était même fait le porte-parole de causes que l’on croyait jusqu’ici, au Congo, exclusivement réservées à l’Eglise et aux gens d’Eglise : la création d’un Cardinal au Congo, la visite du Pape à Brazzaville ou, surtout, la béatification-canonisation du Cardinal Emile Biayenda. Tout cela annonce des temps nouveaux, des temps de paix.
Plus que jamais, donc, l’Eglise et l’Etat entendent œuvrer en faveur du bien-être physique, moral et spirituel du Congolais. Car la santé, physique, morale ou spirituelle des citoyens, est un point de jonction des efforts des hommes et femmes de foi. Ils se sont dépensés sans compter pour arpenter les collines, soutenir le Congolais, y compris pendant les temps ou l’idée de Dieu dans ce pays déplaisait à une partie de la classe dirigeante, marxisante.
Nous en sommes donc à contempler une évidence : sans la foi, le Congolais est un être bancal. Que dans nos églises et nos temples, l’idée de Dieu porte vers le bien du citoyen (qui reste libre de ses aspirations citoyennes), et tous ceux qui y œuvrent ont intérêt à unir leurs efforts ou, à tout le moins, à respecter les spécificités qui les animent.
A la clé d’une valeur cardinale comme la paix, dont ce pays sait l’importance, il y a cette appréciation qui rejaillit ensuite sur tous. L’Etat est invité à la garantir toujours ; à la favoriser : des années de tumulte nous ont appris que la paix est sans prix. Les Eglises et l’Etat ont su jouer les pompiers. Aujourd’hui, le Congo et le Vatican renforcent la portée de l’accord-cadre qu’ils ont signé en 2017. Ils en peaufinent les différents aspects pour l’exercice de la religion au Congo, sans hégémonie dans les affaires de l’Etat pour l’Eglise, et sans ostracisme contre l’Eglise catholique de la part de l’Etat.
En 2004, le Saint Pape Jean-Paul II parlait de son continent, l’Europe, comme appelé à «respirer par ses deux poumons », de la foi à l’Orient et en Occident. Le Congo n’entend pas se créer des voies de respiration nouvelles, mais il ne doit pas perdre la source inspiratrice qui a formé des élites, fondé des œuvres sociales remarquables, créé des hôpitaux et sauvé le commun du peuple de la faim et de l’ignorance. Aujourd’hui, un citoyen digne est un citoyen formaté aux valeurs chrétiennes.

Albert S. MIANZOUKOUTA