La 52e assemblée plénière de la Conférence épiscopale du Congo (CEC) s’est tenue du 9 au 14 octobre 2023 au Centre interdiocésain des œuvres (CIO), à Brazzaville, sur le thème: «La vie consacrée au Congo». Pendant quatre jours, outre la conférence inaugurale sur la vie consacrée à l’aune de la synodalité, développée par Mgr Toussaint Ngoma Foumanet, évêque de Dolisie, les participants (prêtres, religieux, religieuses, laïcs et personnes consacrées) ont suivi huit sous-thèmes.
Dans leurs différentes interventions, les conférenciers ont édifié l’auditoire sur l’intérêt à accorder à ce thème très important de la vie consacrée au Congo. Chaque conférencier a analysé le lien entre l’Eglise et la vie consacrée au Congo en l’abordant sous plusieurs angles, ce qui a suscité beaucoup d’admiration: «Regard sur la vocation du consacrée frère» par le frère Jean Kombo Boutsoki qui a indiqué que la vie du consacré frère est en envoi de disparition dans l’Église catholique au Congo. De l’assemblée plénière de la Conférence des évêques du Congo de 1987 à 2023, il y a 36 ans de passage à vide. Il a interpellé les pères évêques du Congo à prendre au sérieux la vocation du consacrée frère pour éviter le pire à l’avenir. «Apport des monastères dans l’évangélisation du Congo. Rapport évêques et vie consacrée» par sœur Marie Agnès Atani, prieure du Carmel de Kinsoundi. Elle a fait un aperçu historique des différents monastères du Congo et leurs charismes. En effet, l’initiative de l’implantation des monastères venait des évêques du lieu. A chaque monastère était assignée une mission. L’Eglise catholique au Congo compte cinq monastères: «Sainte Marie de la Bouenza» est né de la volonté de deux évêques missionnaires: NN.SS. Jean-Baptiste Fauret, évêque de Pointe Noire et Lefebvre, alors délégué apostolique de l’Afrique française. La vie monastique commence officiellement le 8 décembre 1958 par une messe. Les premiers moines à fouler le sol Congolais sont les Bénédictins. Le charisme des Bénédictins est la prière et le travail. «Monastère saint Jean XXIII de Loango à Pointe-Noire» est né le 25 juin 1965 du désir de Mgr Jean Baptiste Fauret, évêque de Pointe-Noire, qui voulait une maison de prière à côté de son petit séminaire de Loango et du désir de Mère Marie Madeleine Ungeschiekt, supérieure du Monastère de la Visitation de Mâcon et présidente fédérale. Il fut érigé canoniquement en 1969 sous le vocable du Pape Jean XXIII. Le charisme des Visitandines est de donner à Dieu des filles d’oraison et des âmes intérieures et qui soient trouvées dignes de l’adorer en esprit et en vérité. «Monastère Notre-Dame du Mont Carmel de Kinsoundi à Brazzaville. Il plonge ses racines dans le désir longuement mûri de NN.SS.Théophile Mbemba, premier archevêque congolais, et Emile Biayenda. Le 3 juin 1971, Mgr Émile Biayenda écrivait officiellement au Carmel de Lisieux pour demander la fondation d’un Carmel dans l’archidiocèse de Brazzaville. Cette lettre fut répercutée dans d’autres Carmels lors des assemblées fédérales des Carmélites de France en 1971. Mgr Emile Biayenda indiquait les raisons qui ont motivé la demande de fondation du Carmel en terre congolaise: «Comme vous le savez, nous sommes un pays socialiste-marxiste et de ce fait, nous n’avons plus d’écoles, à part celles de nos séminaires et de nos juvénats pour la formation de prêtres, de religieux et de religieuses congolais». La flamme du Carmel fut allumée en terre congolaise en 1974 avec l’arrivée de sœur Gisèle Milhouet et de sœur Michelle Panchard, rejointes trois ans après par Sr Marie-Chantal Desanlis. Les prêtres, les religieux, les religieuses, les séminaristes et les fraternités de l’archidiocèse participèrent activement à la préparation du terrain où devait être construit le Carmel qui ouvrit ses portes le 24 août 1979. Le charisme et la vocation des carmélites Déchaussées sont essentiellement ecclésiaux et apostolique. «Monastère Notre-Dame de Loudima dans le Niari». En 1985, un petit groupe de moniales du monastère saint Jean XXIII de Loango s’embarquent pour une autre fondation à la demande de Mgr Ernest Kombo S.j, évêque de Nkayi. Le lieu choisi fut Loudima poste, situé à 54 Km de la ville de Dolisie et à 25 Km de la ville de Nkayi. La bénédiction eut lieu le 13 avril 1986 et l’érection quatre ans après. «Monastère Notre-Dame des Sources de Djiri à Brazzaville». C’est en 2005 que l’Ordre des sœurs Clarisses implante ses tentes à Djiri à la demande des frères mineurs avec l’autorisation de Mgr Barthélemy Batantu, archevêque de Brazzaville. En effet, les Frères mineurs ne concevaient pas leur implantation au Congo sans la présence de leurs sœurs Clarisses qui puissent, par leurs prières, les aider à mieux réaliser leur vocation. Il est fondé par les Clarisses venues du monastère Notre-Dame de la paix de Mbuji-Mayi en RDC. Mgr Barthélemy Batantu y collabora avec les frères franciscains. C’est lui qui indiqua l’emplacement de ce monastère, en face de la montagne du Cardinal. Leur charisme est de vivre l’évangile dans la pauvreté et l’humilité. «L’apport des monastères dans l’évangélisation du Congo». En définitive, déjà dans l’aperçu historique de nos monastères on peut se rendre compte que les évêques dans leur demande de fondation des monastères dans notre Eglise locale ont compris le mode d’évangélisation. «Accord mutuae relationes» par le père Armel Badi Bilombo. Il s’agit de la volonté d’harmoniser les rapports de bonne cohabitation entre les fidèles du Christ qui est un souci inhérent à la condition juridique de tout le peuple de Dieu. La sacrée Congrégation pour les religieux, les instituts séculiers et la sacrée Congrégation pour les évêques, ne pouvant se réunir en une association, ont mis en place un certain nombre de directives permettant d’améliorer les rapports entre les évêques et les religieux, notamment dans le domaine de l’apostolat. C’est à cela que répond Mutuae Relationes qui est un document important pour améliorer et rendre fructueux les rapports entre les évêques et les religieux dans l’Eglise. «La vie consacrée et la relation avec le laïcat» par M. Jonas Kitelemono. La vie consacrée en lien avec le laïcat travaillant dans la synodalité est une condition sine qua non de la réussite de la pastorale d’ensemble et de la gestion dans l’équité de l’Eglise, les vocations et charismes qu’elle regorge.
La journée du samedi 14 octobre a été réservée à la clôture des travaux sanctionnés par un communiqué final lu par l’abbé Vivien Carol Etouolo. Le président de la Conférence épiscopale du Congo a indiqué : «Nous évêques du Congo, venons de vivre une assemblée plénière axée sur la vie consacrée dans notre Eglise locale. Au fur et à mesure des travaux, nous avons confirmé l’intuition initiale qui privilégiait deux années de réflexion, à cause de la spécificité et l’importance de la vie consacrée. Effectivement, lors des exposés, les évêques ont été heureux de constater le sérieux des échanges qui ont suivi. Nous avons perçu, à travers la rigueur des propositions argumentées des laïcs et des consacrées, la préoccupation des uns et des autres pour une Eglise en harmonie avec elle-même, exprimant une communion effective entre ses filles et fils aux charismes variés, mais au service d’un même corps. Des inquiétudes ont parfois été exprimées; des interrogations ont trouvé, dans l’humilité et la confiance, des réponses dans une volonté de recherche commune des meilleures voies de collaboration entre instituts de vie consacrée, institutions diocésaines. C’est dans cette dynamique synodale de renforcement des liens de communion que les évêques ont pris la décision de continuer cette réflexion à travers des moments concrets de célébration de la vie consacrée, étapes encore à préciser, qui mèneront graduellement vers le jubilé ecclésial de 2025».
La clôture officielle a eu lieu dimanche 15 octobre, en l’église Saint Paul de Madibou, au cours d’une célébration eucharistique présidée par Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou, président de cette institution. Concélébrée par NN.SS Urbain Ngassongo, vice-président de cette institution; Miguel Angel Olaverri Aroniz, archevêque de Pointe-Noire; Daniel Franck Nzika, évêque d’Impfondo; Gélase Armel Kema, évêque de Ouesso et administrateur apostolique de l’archidiocèse d’Owando; Toussaint Ngoma Foumanet, évêque de Dolisie. En présence de quelques prêtres dont les vicaires généraux des archidiocèses et diocèses. Mme Arlette Soudan Nonautl, ministre de l’environnement, du développement durable et du Bassin du Congo, l’ambassadeur du Cameroun et son épouse, le maire du 8e arrondissement Madibou, Alain Milandou, étaient comptés parmi les invités.
Au début de la messe, l’abbé Félix Maboundou a lu le communiqué final sanctionnant les travaux de la 52e assemblée plénière. Avant la prière finale, l’abbé Vivien Carol Etouolo, secrétaire général de la Conférence épiscopale du Congo a fait le compte rendu des travaux. Puis, le président de la Conférence épiscopale du Congo a déclaré clos les travaux de la 52e assemblée plénière.
Pascal BIOZI KIMINOU