Cette lettre est l’initiative de plusieurs partis politiques, d’associations de la société civile et des personnalités indépendantes. Ils expriment leur profonde indignation face à la montée de la criminalité et de l’intolérance politiques dans le pays, ainsi qu’à l’indifférence du pouvoir face à la désespérance sociale des populations. Ils s’opposent à l’idée d’organiser une élection présidentielle en mars 2026, alors que les conditions nécessaires pour une élection libre, transparente et apaisée ne sont pas réunies».

Les leaders politiques ayant signé cette lettre font partie de l’ARD, dirigée par Mathias Dzon, principal animateur de la conférence de presse, organisée au siège de son parti, l’UPRN, à Ouenzé. Ils rappellent que la République se définit par la garantie des libertés individuelles et collectives, ainsi que par la protection des citoyens contre l’arbitraire et la criminalité politique.
La démocratie repose sur la véritable protection des libertés fondamentales et des droits humains. Ces opposants et ses personnalités indépendantes dénoncent le climat d’insécurité instauré par le pouvoir avant chaque élection présidentielle, un moyen d’intimider les opposants et la population dans le but de se maintenir au pouvoir par la force.
Ils estiment que le lavement des mains, le 10 juin 1991, n’a pas produit d’effets concrets. «Le cycle des violences politiques continue inexorablement. L’insécurité règne, avec des groupes criminels semant la terreur dans les villes».
Ils accusent l’Assemblée nationale, le Sénat, le Gouvernement et le Chef de l’opposition de «complicité», dénonçant une attitude de démission nationale. Ils condamnent également l’agression subie par Lassy Mbouity et exigent son évacuation sanitaire, ainsi qu’une enquête transparente et impartiale sur cette affaire. «Les auteurs de cette barbarie doivent être identifiés et traduits devant la justice», demandant révocation des commanditaires de ce crime et des responsables de la criminalité politique actuelle».
Ils appellent à la dissolution des groupes criminels, des polices politiques, des milices privées et de toutes les forces parallèles.
La crise financière et sociale du pays a également été soulignée. «Le Congo souffre d’une dette publique abyssale, estimée à près de 8 500 milliards de francs CFA. Il est dans une situation illiquide, incapable d’assurer le paiement régulier des dépenses obligatoires et connait des défauts de paiement récurrents».
Sur le plan social, «la situation du pays est marquée par une chute du pouvoir d’achat, la paupérisation accrue, des pénuries d’eau, d’électricité, de carburant, ainsi qu’une flambée des prix des denrées alimentaires. La morbidité et de la mortalité augmentent, le chômage est endémique, et des retraités vivent dans la misère».
Le collectif réitéré son appel à un véritable dialogue politique national, englobant toutes les forces vives du pays, afin de sortir pacifiquement de cette crise multidimensionnelle qui plonge les populations dans la misère et le désespoir. Ils réclament également la libération de tous les prisonniers politiques.
Pour eux, ce dialogue national inclusif ne doit pas être un lieu de règlements de comptes, mais un espace de réflexion et d’échanges sur les défis majeurs du Congo, visant à élaborer des propositions concrètes pour redresser le pays, aujourd’hui en difficulté.

KAUD

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