Le 4 juillet 2025, l’Assemblée nationale a tenu une séance de questions orales au Gouvernement, présidée par Isidore Mvouba, président de la chambre basse du Parlement.

Le Premier ministre a répondu aux préoccupations soulevées par Pascal Tsaty-Mabiala, Blaise Ombéto et Jérémie Lissouba concernant le fonctionnement de la convention de mandat de gestion du guichet unique de paiement qui lie la Banque postale du Congo au Trésor public, le Fonds routier sur les impacts causés par l’exploitation non durable des ressources minières, qui entraînent la destruction des écosystèmes dans certaines départements du pays.

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Isidore Mvouba,

Il a rappelé que le guichet unique de paiement a été institué par la loi de finances 2025, dans un contexte économique difficile marqué par une chute des recettes budgétaires en lien avec la crise de la COVID-19.
Il a affirmé que le guichet unique de paiement respecte les lois et règlements en vigueur et que son maintien provisoire ne contredit pas les directives du Président de la République.
Anatole Collinet Makosso a souligné que de nombreux ministères et autres organismes publics possédaient plusieurs comptes dans le système bancaire local et recevaient divers paiements échappant ainsi au contrôle du Trésor public. Il a précisé que le GUT, en revanche, est sécurisé sous la supervision du directeur général du Trésor, qui en est le signataire, sans intervention du ministre des finances.
Il a insisté sur la nécessité de centraliser toutes les recettes au Trésor public pour mieux gérer les flux de trésorerie. «Il est donc essentiel de recenser les recettes perçues par certains ministères et autres administrations publiques détenues à l’extérieur soit du GUT à la banque postale, soit du compte unique du Trésor public».
Le Premier ministre a précisé que le recours au GUT logé à la Banque postale est justifié par l’absence d’un système d’information au Trésor public permettant une exécution dématérialisée et sécurisé des paiements des recettes publiques. «La Banque postale du Congo agit comme partenaire technique de gestion des transactions entre le Trésor et les contribuables, en centralisant les paiements dans le compte du Trésor et en transférant les recettes collectées vers le compte courant logé à la Banque centrale».
Ainsi, «il n’y a aucune incompatibilité réglementaire de cohabitation entre le compte unique du Trésor et le guichet unique de paiement à la Banque postale du Congo »; il soutient le Trésor public dans sa mission de collecte des recettes publiques en attendant la modernisation de son système d’information.
Il a insisté sur la nécessité de rétablir le Trésor public dans son rôle exclusif de recouvrement et de gestion des ressources. «Le ministère des finances travaille sur le sujet. Le guichet unique du Trésor, en tant que solution transitoire, n’est pas incompatible avec le compte unique du Trésor, et le GUT fonctionne sous l’autorité du directeur général du Trésor, soutenant les efforts de centralisation des recettes.»
Concernant la situation économique du pays et les mesures immédiates que le Gouvernement prévoit d’appliquer pour faire face aux défis économiques et structurels, le Premier ministre a déclaré que les statistiques et le diagnostic réalisés par le FMI et les autres partenaires techniques et financiers internationaux dans leur récente visite ne reflète pas la réalité. Il a reconnu que le pays n’est pas encore sorti de la crise actuelle, et précisé que le Gouvernement s’engage dans des réformes courageuses pour réduire le déficit budgétaire.
En termes de performances économiques, il a noté que «la météo ne s’assombrit pas», bien que le passé en matière de gestion de la dette affecte les performances actuelles. «La dette contractée sur le marché de titres pèse lourdement sur les finances publiques, et les effets de ralentissement se font sentir au quotidien», a-t-il dit.

Cyr Armel YABBAT-NGO

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