Le jeudi 22 octobre 2020, le ministre de l’Intérieur, Raymond Zéphirin Mboulou, avait annoncé la tenue, courant novembre 2020 à Madingou, chef-lieu du département de la Bouenza, d’une concertation politique prélude à la prochaine élection présidentielle de 2021. Depuis lors, plus rien ne semble présager une quelconque organisation de ce grand-rendez-vous boudé par une partie de la classe politique, en l’occurrence une frange de l’opposition.

La tenue des concertations politiques est entrée dans la culture politique du pays et veut contribuer tant soit peu à l’amélioration de son système électoral et de facto à la consolidation de la démocratie dans le pays.
Pour les acteurs politiques, il est question de se parler avant d’aborder les échéances de 2021. Dans la tradition congolaise, rappellent-ils, les élections sont souvent devenues des périodes de fortes tensions susceptibles de perturber la paix et la cohésion nationale.
Raison pour laquelle, la classe politique est appelée à se retrouver à la veille d’un scrutin majeur pour la recherche d’un consensus sur les conditions de son organisation. A Madingou, l’accent devrait être mis sur la présidentielle de 2021 ainsi que les élections législatives et municipales qui suivront, en 2022.
A la concertation de Sibiti d’octobre 2015, l’opposition avait opposé la concertation alternative de Diata pour marquer son refus du changement de Constitution décidé à Sibiti. Cette unité affichée de l’opposition ne fut que de courte durée. Très vite, en effet, le naturel a repris le dessus sur le gallot. Des désaccords vont surgir et le semblant d’unité affichée va s’étioler.
L’opposition reproche souvent au Gouvernement de ne pas respecter les résolutions des précédentes concertations politiques. Et en annonçant cette concertation à Madingou, le ministre Raymond Zéphirin Mboulou n’avait pas précisé de date. Il avait simplement demandé aux responsables des partis politiques réunis à son invitation à la préfecture de Brazzaville de se préparer pour effectuer le déplacement de Madingou. «Nous sommes en train de préparer les invitations. Compte tenu des difficultés financières que le pays éprouve et à cause de la pandémie du coronavirus, la participation se fera par groupement politique et en fonction du poids électoral», avait-il précisé.
Il avait insisté sur le poids électoral, en rappelant qu’il y a des partis qui sont représentés au niveau de l’Assemblée nationale et du Sénat. «Nous regarderons tout cela, mais en respectant la majorité présidentielle, l’opposition, les partis du centre et la société civile», avait indiqué Raymond Zéphirin Mboulou.
Il faut dire que bon nombre des partis ne prendront pas part à cette concertation pour non-conformité à la loi relative aux conditions de création, d’existence et aux modalités de financement des partis politiques. «Nous devons nous fonder sur cette loi organique non seulement parce qu’elle est la loi de l’Etat, mais aussi parce que son application rigoureuse a été l’une des recommandations de nos différentes concertations», avait précisé le ministre.

Et d’ajouter: «Il y a des partis politiques qui ne continuent d’exister qu’à Brazzaville et n’apparaissent qu’à l’orée des grands évènements politiques. Ceux-là, nous continuerons de les mettre de côté. Nous avons pris un arrêté, une décision qui consistera à publier, chaque année, la liste des partis politiques qui sont conformes à la loi».
La tenue éventuelle de cette concertation politique s’inscrit dans le cadre d’une démarche enclenchée depuis 2009. Il s’agit de rassembler la classe politique à l’approche des élections. «A Madingou, il s’agira également de voir avec la classe politique ce que nous avons arrêté à Ouesso en 2017. Il faut prendre toutes les dispositions pour que nous nous retrouvions à Madingou», avait-t-il exhorté.

KAUD