Après les attaques terroristes à Palma, la situation humanitaire demeure critique au Cabo Delgado, les moyens financiers pour venir en aide aux déplacés font défaut. Pourtant, la capitale de cette province, Pemba, située dans l’extrême Nord-est du Mozambique, continue de recevoir des déplacés qui, après un voyage semé d’embuches, cherchent du secours.

Cela fait bientôt deux mois que la ville de Palma, dans la province du Cabo Delgado a été attaquée par des djihadistes. Bien que l’armée mozambicaine affirme avoir repris le contrôle de la ville, l’insécurité persiste et l’exode continue. D’après le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), entre 20.000 et 30.000 personnes se cachent et il est impossible de les secourir, alors que près de 700.000 déplacés dépendent de l’aide humanitaire. «La majorité des réfugiés se trouve à Cabo Delgado dans la zone urbaine. Ils représentent environ 90%. Et les autres 10% se trouvent dans les camps de déplacés en dehors de la zone urbaine de Pemba. La situation est critique. C’est une tragédie humanitaire. Ils arrivent vraiment avec rien. Ils n’ont pas de nourriture ni d’endroit où dormir. Ils arrivent avec de gros problèmes de santé. Ils sont complètement traumatisés», alerte le HCR.
L’agence onusienne souligne que la situation est d’autant plus complexe pour les enfants ayant dû fuir et dont le parcours scolaire est interrompu. «Il faut penser aux enfants, car les enfants ont interrompu l’école plusieurs fois et il faut penser quand même à assurer une éducation. Et un travail aussi, car ces gens dépendant complètement de la communauté internationale. 43% des personnes venant de Palma sont des enfants non accompagnés. Donc on peut dire qu’on a quasiment la moitié des réfugiés qui sont des enfants».
Le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés a également précisé que, malgré la situation, la mobilisation de fonds pour le Mozambique est difficile et la réponse des bailleurs n’est pas suffisante: «Nous avons un grave problème, c’est la réponse des bailleurs de fonds. Ce n’est pas suffisant. Même l’appel lancé aux humanitaires en décembre dernier, pour tous les partenaires qui travaillent à Cabo Delgado a été financé seulement pour les 10%. Donc s’il n’y a pas vraiment une intervention de la part de la communauté internationale, des bailleurs de fonds, il sera vraiment difficile de répondre aux besoins de cette population qui souffre énormément», conclut le HCR.

Alain-Patrick
MASSAMBA