Avec l’appui financier de la société Africa oil and gaz corporation (AOGC), le ministère des Hydrocarbures a tenu du 14 au 15 janvier 2021 la réunion des prix du 4e trimestre 2020, sous la présidence de Pierre Oba, ministre des Mines et de la géologie, représentant Jean-Marc Thystère Tchicaya. Il en résulte qu’au quatrième trimestre 2020, la moyenne des prix fixes des hydrocarbures est de 43,7 dollars par baril, pour un différentiel moyen de -0,5 dollar par baril. La réunion a regroupé 14 sociétés de recherche et d’exploitation pétrolière installées au Congo parmi lesquelles: Total E&P Congo, Chevron, Eni Congo, la Société nationale des pétroles du Congo (SNPC), Kontinent Congo, etc. Les directeurs généraux ont apposé leur signature à côté de celle du ministre Pierre Oba.
Les moyennes trimestrielles des prix fixées des hydrocarbures produits au Congo se présentent comme suit: Djéno-mélange 43,9, Nkossa blend 42,6, Yombo 47,5; Nkossa butane 37,6; Nkossa propane 26,2. Les moyennes des différentiels des prix des bruts congolais, en dollars par baril sont les suivantes: Djéno-mélange 0,6; Nkossa Blend 1,3; Yombo 3,3 par rapport au brent daté; Nkossa butane 0,3 par rapport au butane north west Europe; Nkossa propane 2,1 par rapport au propane Mont Belvieu.
Le marché général du brent daté a été de 44,16 dollars par baril, en hausse de 1,21 dollars par baril. Le comportement général du brent daté a été influencé essentiellement par plusieurs facteurs: élections et victoire de Joe Biden aux USA; l’approche de l’ouragan Delta du golfe de Mexique; l’annonce de la distribution du vaccin contre la COVID-19; les tensions croissantes au Moyen-Orient; la grève des travailleurs du secteur pétrolier en Norvège; la prévision de l’OPEP+ de reporter sur trois mois l’augmentation de la production; l’accélération de la 2e vague de la COVID-19 notamment aux USA; les tensions entre les Etats-Unis et la Chine; l’augmentation rapide de la production Lybienne et le ralentissement des achats de pétrole brut en Chine.
L’économie mondiale est restée continuellement sous l’influence des politiques relatives à la gestion de la riposte à la COVID-19. Cette influence s’est traduite par les faits suivants: en zone euro, le taux de chômage était de 8,4% avec une inflation de -0,30% au quatrième trimestre; aux Etats-Unis, le taux de chômage a baissé et s’est établi à 6,7% en novembre. La reprise économique amorcée depuis le troisième trimestre est restée fragile; l’économie chinoise quant à elle, a réalisé sa plus forte amélioration. En effet, son indice PMI a atteint un niveau de 54.9.
Au quatrième trimestre 2020, la demande mondiale de pétrole brut est de 94,70 millions barils par jour contre 82,99 millions barils par jour au trimestre précédent, soit une augmentation de 1,8% et une diminution de 6,1% en glissement annuel. L’offre mondiale de pétrole s’est établie à 92,06 millions barils par jour contre 91,09 millions barils par jour au trimestre précédent, soit une augmentation de 1% et une diminution de 10,3% en glissement annuel. L’équilibre offre/demande revient à son niveau d’avant crise, et reste déficitaire de 2,65 millions barils par jour.
Dans les perspectives, le marché pétrolier au premier trimestre 2021 sera éventuellement influencé par les facteurs suivants: les effets du vaccin contre la COVID-19, les tensions géopolitiques; le niveau global de l’offre et de la demande et leur équilibre; les marges de raffinage, le niveau de la production Lybienne, de l’économie chinoise et sa demande de pétrole, des quantités de production OPEP et du stock mondiale de pétrole. Les analystes projettent un prix du baril du brent daté au-dessus de 50 dollars.
Le ministre Pierre Oba a rappelé que le premier semestre 2020 a été marqué par une chute sans précédent des cours de brut atteignant une valeur historique de 16 dollars le baril de brent. Le deuxième semestre a été couronné par une reprise graduelle de la consommation mondiale de brut et des produits raffinés qui a maintenu le cours moyen du brent au-delà de 40 dollars de baril. L’aube 2021, quant à lui, présente plutôt des signaux positifs avec les cours du pétrole affichant les prix du baril au-delà de 50 dollars américains, sommets plus atteints depuis le début de la pandémie.
A noter que la réunion des prix du 4e trimestre 2020 a précédé celle des experts, réunion au cours de laquelle, ils ont fait la revue des temps forts et points faibles, du marché national et international, dans le secteur des hydrocarbures.

Aybienevie N’KOUKA-KOUDISSA