Mme Amélia LAKRAFI, Députée de la 9è Circonscription des Français de l’étranger, est venue prendre part à Brazzaville à la 16è Conférence de la région Afrique de la francophonie (15-17 avril 2025). Entretien.
- La relation du Congo avec la France souffre de temps en temps d’épisodes éruptifs qui appellent mises au point et éclaircissements. C’est quoi l’épisode particulier qui justifie votre mission de pompier à Brazzaville cette fois?
Réponse : Aucune ! Je ne vais pas vous décevoir. Ce déplacement était prévu de longue date. J’ai accepté de venir par rapport à mon agenda, parce que nous comptons près de 3000 compatriotes ici. J’ai eu envie de les voir aussi, en répondant à l’exigence statutaire d’être présente à cette 16è Conférence. J’ai la chance d’avoir 49 pays dans ma circonscription, le Congo en fait partie. Et quand j’ai vu qu’il y pas eu J’ai dit que j’irai au Congo, puis au Bénin. Donc c’est dans le cadre de la francophonie que je suis là ; je n’ai pas eu un feu à venir éteindre. S’il y a un feu à éteindre, je ne suis pas sûr que ce soient les parlementaires de la francophonie qui le feraient, c’est simple.
- Vent d’une prochaine visite de M. Macron à Brazzaville ?
Réponse : Non. Par contre, j’ai vent d’une prochaine visite officielle du Président Sassou à Paris (Rire).
- Que pourrait apporter l’arrivée d’un parti d’extrème-droite au pouvoir en France dans la relation France-Afrique ?
Réponse : J’adorerais me sentir légitime pour répondre à une telle question ; je ne le suis pas. Parce qu’à deux ans d’une élection présidentielle, personne n’a jamais été capable de prédire ses résultats, pas même les sondages ! Est-ce le Rassemblement national ? Je n’en sais rien. Dix à onze millions de Français ont voté pour eux, mais il y a quarante-deux millions d’électeurs en tout. Et puis, il y a un front républicain qui est quand-même important ! Il s’agit d’un parti qui a beaucoup critiqué tous les autres partis, disant qu’il était propre, qu’il fallait absolument mettre en place de l‘inéligibilité à vie… maintenant que ça les concerne, il joue les victimes.
- Quels secteurs-clé innovants s’ouvrent aujourd’hui à cette relation au plan économique, vu que le traditionnel secteur des énergies fossiles est décrié et qu’il faut se mouvoir vers la transition énergétique ?
Réponse :
- Pour le gaz et le pétrole, l’Afrique n’est pas le premier fournisseur de la France. On a encore quelques années devant nous. Beaucoup de pays d’Afrique font beaucoup de choses en termes de solaire, de l’hydro-énergie, de prise de conscience intéressante jusqu’à Madagascar, de créer de la plus-value sur la transition énergétique. Là-dessus, les choses commencent à évoluer et le Congo est porteur d’une vision, sur la protection de la forêt, par exemple. Faire attention à ma forêt, c’est faire attention à ma planète. Reboiser, replanter, c’est redynamiser l’économie, c’est gagner de l’argent, transformer le bois sur place : c’est attirer de l’écotourisme.
Propos recueillis par Christévie OBA et Albert S. MIANZOUKOUTA