Les obsèques du Pape François samedi à Rome, ont donné à voir une Eglise catholique attachée à ses traditions les plus nobles. Le Souverain pontife s’en est allé avec, derrière lui, de nombreux orphelins enrichis de son exemple. Ni voitures de luxe, ni tiares aux émeraudes étincelants ; pas d’ostentation de richesses somptuaires : le Pape, c’est tout. Sur sa tombe on a écrit : François.
Dans notre monde où le paraitre a son pesant, et qui semble gêné par ce dénuement qui ne jette pas du clinquant, cela semble faire désordre. Nous sommes Africains qui, dans la plupart de nos records-guiness nous singularisons par une pauvreté qui fait honte jusqu’à nos enfants. En beaucoup de domaines, nous nous attelons à fuir cette pauvreté qui n’est pas évangélique.
Nous nous arrangeons pour faire cohabiter dans le tréfond de nos consciences, l’incitation à être heureux dans cette pauvreté qui nous promet le ciel. Une chroniqueuse nigériane s’agaçait cette semaine de la délégation (5 membres) envoyée par son pays à Rome pour les obsèques du Pape. Elle s’émouvait que son pays, à fortes proportions musulmanes, n’ait pas plus pensé à doter les infirmeries de brousse de plus d’aspirine ; les écoles de table-bas, et pour tous, plus de sécurité pour se prémunir contre les violences des fondamentalistes.
Une telle récrimination peut sembler de bon sens. Sauf que le Nigéria est le pays où l’Eglise catholique compte le plus d’écoles donnant aux enfants la chance de s’en sortir autrement que par la Kalachnikov. Et quand on sait le nombre et la hauteur des contacts qui se sont noués aux obsèques du Pape, on se demande s’il faut compter en mètres, en dollars ou en hectolitres. Pensons à cette image des Présidents américain et ukrainien assis à part, comme dans un confessionnal, à la recherche de la paix en Ukraine.
Un tel symbole, il n’est pas sûr qu’il avait valeur de dépense somptuaire et de perte de temps. Autour d’un vieillard allongé dans son cercueil de simplicité, le destin du monde a pris une tournure plus apaisée au service de l’humain. Et il n’y a pas eu trace d’un début de matalana, pour en jeter plein la vue aux autres. Au contraire, tout cela a semblé ramener à l’essentiel d’une vie, simplement humaine.

Albert S. MIANZOUKOUTA