Le Mozambique a une nouvelle Assemblée nationale, issue des dernières élections. Elle a été investie le 13 janvier 2025 et a été renouvelée lors du scrutin général du 9 octobre 2024, dont les résultats font l’objet d’une vive contestation depuis près de trois mois. L’opposant Venancio Mondlane et candidat à la présidentielle, a appelé samedi 11 janvier à trois jours de grève générale à partir du lundi 13 janvier. C’est dans un climat de tension que s’est déroulée cette investiture.

Dans l’Assemblée une trentaine de sièges sont vacants. Ceux des députés des deux principaux partis d’opposition la RENAMO et le Mouvement démocratique pour le Mozambique (MDM), ont annoncé le boycott. Les deux partis contestent toujours les résultats des élections générales et demandent un recompte des voix. Les députés du PODEMOS, qui a soutenu la candidature de Venancio Mondlane à la présidentielle, était en revanche bien présents. Ivandro Massingue, l’un de ses députés, s’en est expliqué: «Nous promettons d’apporter une nouvelle dynamique au scénario politique actuel, pour mener une politique de vérité. Si nous sommes là, c’est parce que le peuple nous l’a demandé, à travers son vote le jour des élections. Les partis qui ne sont pas venus aujourd’hui prétendent être du côté du peuple. C’est un mensonge. En vérité, ce sont des lâches. Eux aussi se feront investir. Mais ils rentreront dans cette Assemblée par la porte de dernière».
L’investiture s’est tenue dans une capitale transformée en ville fantôme, suite à l’appel à la grève générale de l’opposant Venancio Mondlane. Barricades et pneus en feu ont de nouveau bloqué les rues de Maputo, transformée en ville morte. Sur la route de l’aéroport, des barricades ont été fabriquées avec des pierres, des pneus ou des déchets. Au loin, des tirs de gaz lacrymogènes pour dissuader les manifestants. Le quartier de Benfica lui est quasi désert, Selzio est l’un des rares commerçants à avoir ouvert son échoppe. Il a peur des pillages. Son magasin a déjà été vandalisé deux fois, depuis le début de la crise. Dans le centre-ville, le quartier de l’Assemblée nationale était totalement bouclé par la police. Aucune voiture ne passait, sauf celles des députés.
Dans son allocution, Marganda Talapa, la nouvelle présidente de l’Assemblée nationale a promis un Parlement ouvert au dialogue inclusif.

Alain-Patrick MASSAMBA