Il se tient à New-York, aux Etats-Unis, depuis le mardi 20 septembre dernier, la 77e session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations-Unies, réunion annuelle des Chefs d’Etats et de Gouvernement. Le Congo y est représenté par le ministre des Affaires étrangères, de la francophonie et des Congolais de l’étranger, Jean Claude Gakosso. Dans son discours le 26 septembre, il a plaidé pour une réforme du Conseil de sécurité des Nations-Unies.

Il est revenu sur le multilatéralisme qu’incarne cette organisation depuis sa création, gravement battu en brèche aujourd’hui, avec notamment une intensification des crises, partout dans le monde; la multiplication des conflits et à leur complexification; une insécurité alimentaire et les menaces sur la biodiversité, etc.
Face à cette situation, Jean-Claude Gakosso estime que seule une approche consensuelle et solidaire, une approche apaisée et coordonnée peut aider à trouver les vraies réponses à ces problèmes. «Je crois que le thème autour duquel se tient notre débat général nous en donne de réelles possibilités», a-t-il déclaré.
En raison de l’énorme risque de désastre nucléaire que les événements en Ukraine font peser sur la planète, le chef de diplomatie congolais a appelé les protagonistes et les puissances étrangères à tempérer leurs ardeurs. «Sous l’égide des Nations Unies, tous devraient s’engager, sans délai, à des négociations de paix. Des négociations justes, sincères et équitables. Depuis le congrès de Vienne, nous le savons, les guerres se terminent toujours autour d’une table», a-t-il indiqué.
Pour lui, le monde a urgemment besoin de ces négociations, pour éviter que les affrontements en cours, déjà si dévastateurs, «n’aillent encore crescendo et fassent basculer l’humanité dans ce qui pourrait être un cataclysme irrémédiable, c’est-à-dire une guerre nucléaire généralisée et qui échapperait au contrôle des grandes puissances elles-mêmes».
«Les Russes et les Ukrainiens n’ont guère d’autre choix que d’emprunter le chemin de la paix. Et d’ailleurs nous aussi avec eux ! Car, nous devons être, partout dans le monde, des légions entières, solidaires, pugnaces et capables d’imposer aux lobbies de la guerre l’option inconditionnelle de la paix», a-t-il poursuivi.
Jean-Claude Gakosso a également évoqué la crise libyenne. Il a salué la nomination de M. Abdoulaye Bathily comme représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies en Libye. Et l’a assuré du soutien du Président Denis Sassou-Nguesso qui préside le comité de Haut niveau de l’Union africaine pour la Libye.
Les forêts du Bassin du Congo qui attendent toujours d’être pourvues d’un soutien qui soit à la hauteur de l’enjeu existentiel qu’elles représentent, ont aussi constitué la trame de ses préoccupations. «Les engagements pris, depuis Copenhague jusqu’à Glasgow, en passant par l’Accord de Paris, engagements pris avec enthousiasme mais à ce jour toujours non tenus par les pays riches, ceux-là même qui sont responsables de 80% des émissions de gaz à effet de serre», a-t-il fait dénoncer.
Le ministre des Affaires étrangères a plaidé pour une réforme du Conseil de sécurité des Nations Unies, «devenu une sorte de serpent de mer». «L’Afrique doit, en effet, prendre toute sa place dans le concert des nations. Penser le contraire, c’est tout simplement faire preuve d’égoïsme et ramer à contre-courant de l’Histoire. De même, continuer à tergiverser sur l’idée d’admettre deux pays africains comme membres permanents, à part entière, du Conseil de sécurité des Nations Unies, ce n’est pas autre chose que faire volontairement le choix de couvrir du discrédit notre prestigieuse Organisation», a-t-il insisté.
Il a aussi plaidé pour la levée de l’embargo sur Cuba. «Il y a bien longtemps que cet embargo, totalement anachronique et désuet, aurait dû être aboli. Au nom de mon pays, j’en appelle, une fois encore, du haut de cette tribune, à la sagesse du peuple américain et à la sagacité de ses dirigeants, qui – comme tout le monde sait – n’ont pour la plupart rien à avoir avec cet avatar suranné de la Guerre froide».
Il a exhorté le Président américain à tourner cette page sombre des relations avec Cuba qui appartient au passé ! «En agissant ainsi, vous ouvrirez indiscutablement une perspective nouvelle à l’histoire glorieuse de votre beau pays. Et, la postérité – j’en suis persuadé – vous restera infiniment reconnaissante».

Cyr Armel YABBAT-NGO