Brazzaville, capitale de la République du Congo, a abrité le 12 janvier dernier la dixième réunion ministérielle du Comité de 10 Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union africaine sur la réforme du Conseil de sécurité des Nations-Unies. Les travaux se sont déroulés au centre de conférence internationale de Kintelé, sous le patronage du Président Denis Sassou-Nguesso, en présence d’Adeoye Bankole, commissaire aux Affaires politiques, paix et sécurité de l’Union africaine; David John Francis, représentant du président de la 77e session de l’Assemblée générale des Nations-Unies.

Cette rencontre est la deuxième du genre qu’abrite le Congo. En effet, depuis 17 ans, l’Afrique s’efforce de faire entendre sa voix pour que soit réparée une injustice historique. Celle de ne pas figurer parmi les 15 pays membres du Conseil de sécurité des Nations Unies, créé en 1946 après la Seconde guerre mondiale. Pour les pays africains, le temps est venu de corriger l’injustice de cette sous-représentation. D’où l’intérêt de la réunion du Comité de 10 Chefs d’Etat de l’Union africaine et de Gouvernement qui s’est assignée comme objectif d’arrêter une position commune africaine sur cette question brûlante qui préoccupe tant les dirigeants et les peuples africains.

La photo de famille
La photo de famille

L’Afrique est aujourd’hui en proie à de nombreux foyers de tension. Dès lors, comment en assurer le règlement au sein des Nations Unies et au sein du Conseil de sécurité, si le continent n’est pas représenté au niveau le plus élevé? Il y a là une incohérence certaine qui interpelle, sans cesse, la conscience collective.
Le commissaire aux Affaires politiques, paix et sécurité de l’Union africaine, Adeoye Bankole, a, dans son allocution, renouvelé l’appel de l’Afrique pour l’extension du Conseil de sécurité des Nations Unies, ainsi que la mise à jour de ses manières de fonctionner. «Notre message doit être clair et fort. Les Nations Unies telles que constituées aujourd’hui, a besoin d’être plus transparente, plus exclusive, plus équitable et d’avoir plus de représentativité et d’efficacité», a-t-il dit.
Pour lui, le moment est venu de s’engager dans des discussions de fond, plutôt que de rester dans des questions procédurales. «Un nouveau ordre mondial doit émerger pour aller de l’avant. Nous voulons les Nations Unies bien reformées», a-t-il souligné.
Il a indiqué que 2023 devrait être l’année qui, par définition, doit donner une certaine crédibilité aux aspirations des Africains. «Celles d’une Afrique forte qui participe activement dans l’arène mondiale», a expliqué Adeoye Bankole.
Le représentant du coordonnateur du Comité de 10, le ministre Sierra Léonais des Affaires étrangères et de la coopération internationale, David John Francis, a rappelé que sur cette question, le continent est désormais unifié sur une position commune. «Le moment de prendre les réformes importantes est arrivé. Et, cela fait l’objet d’un consensus général», a-t-il affirmé.
Et d’ajouter: «J’ai foi sur notre résilience en tant qu’Africains à promouvoir, à faire le lobbying et à défendre la position commune africaine. J’ai foi que cette réunion de Brazzaville va apporter les solutions pour parvenir à une dynamique qui va permettre de réaliser nos objectifs».
Pour Denis Sassou-Nguesso, l’Afrique doit parler d’une seule et même voix,. «Acteur majeur sur la scène internationale, l’Afrique doit faire valoir ses droits et devoirs au sein des Nations Unies, d’où l’urgence d’instituer un Conseil de sécurité reformé et rénové, plus transparent, plus démocratique et plus représentatif de la diversité culturelle mondiale», a-t-il déclaré.
En lien avec la Convention des Nations Unies de 2005, a-t-il poursuivi, «cette revendication induit, pour l’Afrique, l’espoir de voir une ou deux langues, authentiquement africaines, faire leur entrée aux Nations Unies comme langues de travail».
Il a, par ailleurs, salué l’annonce faite par le Président américain Joe Biden d’œuvrer à l’attribution d’un siège permanent au continent africain. Le Président Denis Sassou-Nguesso a également félicité le Président Julius Maada Bio, coordonnateur du Comité de 10 Chefs d’Etat et de Gouvernement, pour tous les efforts déployés en vue de conforter la position commune africaine sur cette importante préoccupation.

Cyr Armel YABBAT-NGO