La ministre nigérienne de l’Action humanitaire et de la gestion des catastrophes, Mme Aissa Lawan Wandarma, a annoncé vendredi 9 août 2024, qu’«au moins 94 personnes sont mortes et plus de 137.000 sinistrées dans des inondations dues aux fortes pluies qui s’abattent sur le Niger depuis le mois de juin».
Le bilan des autorités nigériennes établi le 7 août signale 137.156 personnes sinistrées, 93 blessés et «malheureusement 94 pertes en vies humaines, dont 44 par noyade et 50 dans des effondrements d’habitations», selon la ministre. Un précédent bilan établi le 15 juillet par le Bureau des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) faisait état de 53 morts et de 18.000 sinistrés. Selon la même source, plus de 247.000 personnes pourraient être touchées avant la fin de la saison pluvieuse en septembre. Un phénomène «exacerbé par les changements climatiques», qui ont lieu dans ce pays du Sahel désertique.
D’après le ministère de l’Intérieur, «la capitale Niamey, jusqu’ici épargnée est désormais touchée, avec au moins quatre décès et plusieurs blessés. De nombreuses coupures d’électricité ont lieu par mesure de sécurité à la suite de l’inondation de postes électriques. Les pluies ont détruit totalement ou endommagé plus de 25.900 habitations au Niger cette saison».
L’ensemble des huit régions du pays est maintenant affecté, particulièrement celles de Maradi (Centre-sud), de Zinder (Centre-est) et de Tahoua (Ouest). La ministre a également dit craindre «une pénurie d’eau potable» dans les zones les plus durement touchées et la propagation de maladies comme le paludisme, la bilharziose et le choléra. Plus de 15.000 habitations et une quarantaine de salles de classe ont été détruites et 15.472 têtes de bétail ont été décimées, dans ce pays où l’élevage est un des principaux piliers de l’économie.
Le colonel Salissou Mahaman Salissou, ministre des Transports, a déclaré que des routes et des ponts avaient été coupés par les eaux, y compris dans la zone désertique d’Agadez au Nord du pays. Les services de la météorologie nationale ont annoncé de fortes précipitations en août, le mois le plus pluvieux au Niger.
Pour minimiser le nombre de blessés et les dégâts matériels, les autorités envoient des alertes aux habitants, les exhortant à rester à l’abri, à sécuriser le bétail et à appeler en cas d’urgence les secours sur un numéro vert. La saison des pluies s’étend de juin à septembre et fait régulièrement des morts au Niger. Elle avait été particulièrement meurtrière en 2022, avec 195 morts et 400.000 sinistrés.
Alain-Patrick
MASSAMBA