A Lagos, des milliers de personnes sont descendues dans les rues, le 1er août 2024, dans le cadre de «Mettre fin à la mauvaise gouvernance», un mouvement pour exiger des meilleures conditions de vie. Malgré les appels contre ce mouvement lancés depuis des semaines par la majorité présidentielle, les Nigérians ont pris d’assaut les rues, dans les six zones géographiques. Plusieurs milliers de manifestants ont convergé dans les principales villes pour exiger des meilleures conditions de vie.
Dans la capitale Abuja, des manifestants ont marché avant de s’arrêter à quelques encablures du palais présidentiel, de l’Assemblée nationale et de la Cour suprême. Les forces de sécurité ont été obligées de tirer du gaz lacrymogène pour disperser un cortège composé majoritairement de jeunes peu rompus à l’exercice de manifester.
Lagos et Abuja ont connu les affluences les plus importantes. Au Nord où d’habitude la population participe rarement à des manifestations citoyennes, Kano, Maiduguri, Bauchi ont vu des dizaines de milliers d’adolescents et des hommes d’âge mûr, mais aussi des femmes manifester. Des dizaines de jeunes manifestants perchés sur des panneaux publicitaires surplombaient une foule de plusieurs centaines de personnes en agitant des branches d’arbres ou des pancartes en face du palais du gouverneur de l’Etat de Gombe. Des scènes identiques dans les Etats de Kano, Borno et de Bauchi. Des cortèges défilant et scandant des slogans dans l’Etat de Benue au Centre, dans le Sud-ouest de l’Etat d’Oyo, et aussi à Port Harcourt dans l’Etat de Rivers.
Partout les cortèges étaient encadrés par une forte présence policière. Si dans l’ensemble les marches étaient pacifiques, quelques mouvements désordonnés de foule ont cependant provoqué des tensions, aboutissant à des actes de répression de la part des forces de l’ordre et à l’arrestation de plusieurs dizaines de manifestants.
Le mouvement n’a pas de leaders proclamés, il y a peu de coordination de cortèges et beaucoup d’improvisation, car la majorité des manifestants a moins de 20 ans. Pour beaucoup d’entre eux, ce sont leurs premiers pas dans une manifestation organisée. Ainsi, Peter Obi du Parti travailliste et figure de l’opposition demande au gouvernement d’écouter les doléances des manifestants. Il souhaite que les personnes participant à ce mouvement respectent la loi en demeurant non violentes.

Alain P. MASSAMBA