La journée dédiée à l’hommage aux victimes des guerres à des fins économiques a été commémorée le 2 août 2024 sur l’ensemble du territoire de la RD Congo. Les drapeaux étaient en berne. La Première ministre Judith Suminwa Tuluka et quinze membres de son gouvernement étaient présents pour la cérémonie officielle organisée à Kisangani. Une cérémonie a aussi eu lieu à Goma, au Nord-Kivu en proie aux combats entre le M23 et l’armée congolaise et ses alliés. Absent du pays pour raison de santé, le président Félix Tshisekedi a vécu à distance ces cérémonies.
La première partie des commémorations officielles s’est déroulée devant la fosse commune numéro 1 du cimetière de la guerre de six jours. A la mairie de Kisangani où s’est déroulé le reste de la cérémonie d’hommage, la cheffe du gouvernement, dans son discours, a appelé la communauté internationale à soutenir l’instauration du Tribunal pénale internationale pour la RD Congo. Toutefois, elle a instruit au Parlement et à son gouvernement de mettre en place des mécanismes empêchant les auteurs de crimes d’accéder au poste de décision en RD Congo.
Une partie de la société civile, à l’origine de la commémoration du Genocost, il y a deux ans, s’est aussi recueillie à la place rond-point du Canon. Une cinquantaine de personnes ayant entouré le drapeau de la RD Congo avec des bougies allumées, n’ont pas hésité à critiquer très fortement les autorités accusées d’avoir récupéré leur initiative depuis l’an passé.
A Goma, au Nord-Kivu, une centaine de personnes se sont réunies pour rendre hommage aux victimes des guerres qui secouent le pays depuis 30 ans. A cette occasion, sept civils tués par des obus attribués aux rebelles du M23 en juillet ont été inhumés au Nord de la ville, près de la frontière rwandaise. Un long cortège d’ambulances portant les cercueils s’est dirigé vers le cimetière de Kibati à une dizaine de kilomètres de Goma.
Après l’inhumation, les autorités et la population ont défilé au centre-ville. Le ministre des Mines, Kizito Kapinga Mulume représentant l’Etat est revenu sur la détermination des autorités de protéger la population.
A l’intérieur de la province, il a été organisé d’autres cérémonies de recueillement, entre autres dans les territoires de Lubero et de Béni où en juillet plus d’une soixantaine de civils ont été tués par les rebelles des ADF-Nalu, alliés à l’Etat islamique. D’après le gouvernement, «depuis 1993, plus de 10 millions de personnes sont mortes en RD Congo à cause des guerres à répétition».
Alain P. MASSAMBA