A Maiduguri, ces jours-ci on observe des rangées de maisons englouties, tandis que les écoles sont fermées et les entreprises paralysées. Face à cette situation dramatique, les autorités ont ouvert trois abris temporaires pour les sinistrés. Toutefois, ces centres d’accueil peinent à faire face à l’afflux constant des victimes. La situation est d’autant plus préoccupante, qu’elle s’inscrit dans un contexte de précarité accrue dans le Nord-est du Nigeria. Déjà fragilisée par des années de conflit, la région fait face à une aggravation de l’insécurité alimentaire.

Les dégâts massifs dans les terres agricoles, plus de 107 000 hectares endommagés, pourraient provoquer la famine dans le pays. «Un enfant sur six au Nigeria a souffert de la faim entre juin et août de cette année. Fort de cela, nous appelons à une aide humanitaire urgente», relève l’ONG Save children.

L’Etat de Kano voisin est également inondé par endroit, suite aux pluies intenses. Dernier bilan: 49 morts au moins. Près de 7 000 habitations ont été détruites et qu’un peu plus de 38 000 personnes sont sans abri. Outre le Nigeria, plusieurs pays d’Afrique sont touchés par des pluies diluviennes: le Tchad, la Côte d’Ivoire, le Bénin, la Guinée, le Niger, le Mali, le Ghana, la Mauritanie, et dans une moindre mesure, le Burkina Faso.

Derrière le changement climatique qui inquiète le monde, la responsabilité de l’hommne est bien établie. Si cette agression permanente de la nature est due à l’industrialisation effrénée dans les pays dits développés, en Afrique, les coupables sont le déboisement et les mauvaises pratiques dans la vie de tous les jours.

Alain-Patrick MASSAMBA