Après l’incendie d’un dortoir d’école primaire qui a fait 21 morts et une quinzaine de disparus, les tests d’ADN pour identifier les victimes ont débuté lundi 9 septembre 2024, en même temps qu’un deuil national de trois jours. Le drame, qui a fait également 17 disparus, soulève des doutes au sein de la société civile quant à l’efficacité des normes de sécurité dans les écoles kényanes.
L’incendie à l’Académie Hillside à Endarasha, dans le comté de Nyeri, s’est déclaré vers minuit dans un dortoir où plus de 150 garçons dormaient. L’école, qui accueille quelque 800 élèves âgés de 9 à 13 ans, se trouve à environ 170 km au nord de la capitale Nairobi. Selon Isaac Mwaura, porte-parole du gouvernement, dix-neuf corps ont été retrouvés dans les ruines du bâtiment calciné, et deux autres garçons sont morts à l’hôpital. Toutefois, 17 autres garçons restent portés disparus. D’après la police, les corps retrouvés carbonisés n’étaient pas reconnaissables et les familles attendent dans l’angoisse de connaître le sort de leurs enfants.
Le chef des opérations médico-légales, Johansen Oduor, a affirmé que les autopsies ont commencé mardi 10 septembre. Le président kényan William Ruto a décrété trois jours de deuil national à compter du lundi 9 septembre, évoquant une «tragédie inimaginable». Il a assuré avoir ordonné une enquête approfondie sur cet horrible incident et promis que les responsables seraient amenés à rendre des comptes.
Les drapeaux sont mis en berne sur tous les bâtiments publics du pays, les bases militaires et les ambassades depuis l’aube lundi, jusqu’au coucher du soleil mercredi 11 septembre. La Croix-Rouge kényane assure des séances de soutien psychologique pour les enfants traumatisés et les familles, dans des tentes blanches dressées près de l’école d’Endarasha. De nombreux incendies d’écoles ont eu lieu par le passé au Kenya.
Deux jours après ce drame, un autre incendie s’est déclaré dans une école de filles du comté d’Isiolo, également dans le Centre du pays. Dimanche 8 septembre, un troisième incendie a réduit en cendres le dortoir de la Njia boys high school dans le comté de Meru, toujours au Centre du Kenya, pendant que les élèves dînaient. Le bâtiment héberge environ 150 écoliers, mais personne n’a été blessé.
Reson Ingonga, procureur général a demandé samedi 7 septembre à la police de déterminer si l’incendie d’Endarasha était dû à une négligence ou à une imprudence, expliquant que le drame «évoque de mauvais souvenirs d’autres incendies similaires dans d’autres écoles».
Pour l’ONG Vocal Africa, «cet incident soulève des inquiétudes sérieuses concernant le droit des enfants à la sécurité dans les établissements scolaires».
Alain-Patrick MASSAMBA