Le ministre de la Défense nationale, Charles-Richard Mondjo, a été auditionné le 15 décembre dernier par la Commission affaires étrangères, coopération et Congolais de l’étranger, pour apporter un éclairage sur la portée du projet de loi autorisant l’adhésion du Congo à la Convention sur la protection physique des matières nucléaires. Il a en outre évoqué les avantages que procure cette Convention adoptée par le Congo en 2017.
Dans sa réponse, le ministre Charles-Richard Mondjo a souligné qu’il n’existe pas une politique de stockage des matières nucléaires en République du Congo. Il s’agit plutôt d’une procédure administrative régulièrement mise en œuvre par les différents ministères au titre de leurs prérogatives respectives. «Pour la République du Congo, parler de stockage de matières nucléaires peut paraître inapproprié, tant notre pays a confirmé son engagement de ne pas développer des armes nucléaires, encore moins de stocker sur son sol des matières nucléaires», a-t-il affirmé.
Toutefois, a-t-il fait remarquer, «qu’ils s’effectuent de nombreuses opérations de manipulation des sources radioactives ou à rayonnements ionisants, dans des structures hospitalières comme le CHU, l’hôpital de Loandjili, l’hôpital d’Oyo, au niveau des sociétés pétrolières, des services de l’audiovisuel et bien d’autres secteurs de l’économie nationale. Ces sources, une fois parvenues au terme de leur durée de vie, doivent être retirées des installations et mises en sécurité, parce qu’il s’agit de substances dangereuses, en attendant leur réexportation vers le pays de provenance».
De manière concrète, a précisé le ministre de la Défense nationale, cette procédure se déroule de la manière suivante: la structure concernée adresse une demande au ministère des Mines pour l’informer de cette situation, appuyée en cela par la documentation nécessaire sur la source concernée, en vue d’organiser les opérations de son rapatriement. Sur cette base, le ministère des Mines, à travers son point focal dans la plate-forme nationale, saisit à son tour l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), qui enverra l’un de ces experts à Brazzaville ou Pointe-Noire, avec les équipements nécessaires que sont les conteneurs à plomb, les outils spéciaux, pour le conditionnement de cette source. La source en question est alors installée dans un endroit sûr et prise en charge pour sa sécurisation par les éléments des Forces armées congolaises ou des Forces de police, avant son expédition vers sa destination finale, Le choix du transporteur, de la société chargée de la réalisation des opérations de réexportation de cette source ainsi que la prise en charge des dépenses y afférentes, sont de la responsabilité de l’AIEA.
Pour illustrer son propos, le ministre Mondjo a fait état de la réexportation vers le Canada de deux sources radioactives de cobalt-60 qui se trouvaient au CHU de Brazzaville, mais aussi récemment de quatre sources radioactives appartenant à la société Bureau Veritas Sau, parties de Pointe-Noire le 4 novembre et réexpédiées vers la France, le 16 novembre.
Il a rappelé que cette Convention fait partie d’un corpus plus large de traités et conventions adoptés par les Nations unies et mis en œuvre à travers l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Sa ratification permettra au Congo de remplir ses obligations liées à sa participation en tant qu’Etat-partie à la dynamique internationale de désarmement nucléaire.

Alain-Patrick MASSAMBA