Avec l’avènement des nouvelles technologies, du numérique surtout, bon nombre de métiers traditionnels tendent à disparaître. Car le monde professionnel est en pleine mutation et subit de plein fouet les changements induits par ces nouveaux outils. Plusieurs postes disparaissent et aucun corps de métier n’est à l’abri; le train de la transformation des métiers est en marche.

Du travail manuel à l’intellectuel, tous les secteurs sont touchés. Le traditionnel réparateur de montre et de parapluie, les chargeurs des batteries des téléphones portables, le journaliste papier, le facteur, le bibliothécaire, le répartiteur de taxis, l’agriculteur, l’agent de voyage et de transfert d’argent. Avec l’arrivée des nouvelles technologies et du monde digital, tous ces métiers s’éteignent peu à peu. Grâce à la fabrication abondante et rapide des produits manufacturés, remplacer par du neuf devient le réflexe de beaucoup; réparer devient moins évident.
Aujourd’hui, la numérisation des documents simplifie autant de processus et permet d’en automatiser une très grande partie. Elle permet aussi d’optimiser le temps. Avec l’internet, on peut tout faire en ligne: réaliser des transactions, les achats des produits et services en ligne, l’abonnement, le payement des taxes de tout usage.
Cette mutation technologique cause inéluctablement des pans d’une économie bien insérée dans le fonctionnement régulier des sociétés. Les répartiteurs de taxi, par exemple, ont quasiment disparu. Ils sont aujourd’hui remplacés par des algorithmes capables d’acheminer les voitures à leurs destinataires.
Quant aux agriculteurs, les nouvelles technologies leur permettent de cultiver efficacement en optimisant le rendement. Malheureusement, ces derniers n’ont plus besoin d’être aussi nombreux par l’exploitation agricole qu’auparavant. Sans parler des menaces que fait peser sur eux, la pression des trois ou quatre vendeurs mondiaux de semences: une commande par Internet est vite passée. Plus de temps à perdre à moissonner et épargner une partie des semences à replanter la saison suivante. Une commande par ordinateur suffit. Mais avec le risque de perdre à la longue la diversité des semences. Et leur goût.
L’agent de voyage semble également condamné à disparaître. Aujourd’hui, on peut acheter les billets, préparer les excursions directement en ligne, en s’inspirant de blogs de voyage et en parcourant les sites spécialisés. Même cas de figure pour le transfert d’argent.
Présentement au Congo, les agences de transfert d’argent, notamment Airtel et MTN money ont pris le dessus sur les sociétés de microfinance ordinaires comme Chardon Farell, Maouené. Même le facteur qui autrefois était chargé de distribuer le courrier n’existe presque plus. Ainsi, le service postal en a pris un coup.
Par contre, le journaliste papier avec plus d’un million de billets de blog publiés chaque jour et le sur-accès à l’information en ligne, voit l’avenir de la presse écrite traditionnelle devenir de plus en plus incertain. Ce désintéressement pour le format papier pousse implacablement les revenus publicitaires à diminuer. D’où la délicatesse de rémunérer les reporters permanents.
Le bibliothécaire également subit les mêmes effets de l’internet. Autrefois les élèves, étudiants et chercheurs étaient confrontés à la précision légendaire du bibliothécaire. Aujourd’hui les recherches se font directement en ligne. Cette tendance se généralise au point que les universités digitalisent leurs bibliothèques, afin de réaliser des économies de personnel, tout en optimisant l’accès à l’information.
Les technologies changent profondément la société. Les métiers d’hier tendent à évoluer, changer, se réinventer pour survivre à ces changements. Ainsi, l’impact du numérique sur l’emploi n’est plus à démontrer. Avec lui la disparition de plusieurs métiers a atteint sa vitesse de croisière. Les conditions pour réussir seront de s’adapter et d’apprendre continuellement. Les métiers vont se faire et se défaire en fonction des tendances et il faudra se focaliser non pas sur ce que l’on «sait faire» qui sera en mouvement constant, mais sur ce que l’on «peut faire» et comment l’intégrer à son univers professionnel.

A. IGNOUMBA
(Stagiaire)