Le président de l’Alliance pour la République et la Démocratie (ARD), Mathias Dzon, a organisé une conférence de presse à Ouenzé le 6 février 2025, sous le thème: «L’élection présidentielle de mars 2026: le point de vue de l’ARD». Il a comparé le Congo à un corps humain en décomposition. «Lorsque les fonctions vitales cessent, la vie s’arrête», a-t-il dit.

Mathias Dzon a paraphrasé Abraham Lincoln: «On peut tromper une partie du peuple tout le temps et tout le peuple une partie du temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps».
Pour lui, cette citation illustre la situation actuelle du Congo, où l’État et le Parti congolais du travail (PCT) continuent de masquer la réalité de la crise profonde et de la faillite du pays par des mensonges et des manipulations.
En proie à une grave crise économique, le Congo est comparable à un corps humain: «Lorsque les fonctions vitales cessent, la vie s’arrête. C’est la mort. De la même manière, au niveau d’un pays, quand il y a une faillite financière comme cela est le cas du Congo aujourd’hui, le pays devient un mort-vivant. Faisant fi de cette vérité d’évidence, et pour tenter de masquer son bilan désastreux et le chaos total dans lequel il a plongé le pays, le pouvoir congolais vient de lancer par anticipation, la campagne pour l’élection présidentielle de 2026, ce, quatorze mois avant la date échue», a-t-il dénoncé.
Malgré des promesses de développement, telles que l’émergence économique et l’amélioration des conditions de vie, la réalité est tout autre. «Au lieu de l’émergence promise, le Congo est plutôt descendu aux enfers. Le peuple galère, l’Etat/PCT tente de faire oublier les vrais problèmes du moment à savoir, le calvaire que vivent les populations avec les délestages quotidiens d’électricité, la grave pénurie de carburant dans un pays pourtant troisième producteur de pétrole en Afrique subsaharienne, la faillite financière du pays, la cessation des paiements courants et leurs conséquences dramatiques pour les couches populaires», a déclaré le conférencier.
Et d’ajouter: «Manquant de courage politique pour regarder la réalité en face, I’Etat/ PCT se réfugie dans des fuites en avant, en faisant de l’élection présidentielle de mars 2026, la principale préoccupation des Congolais aujourd’hui. Il s’agit, purement et simplement, de l’enfumage, c’est-à-dire, d’une dissimulation ou d’un camouflage de la réalité quotidienne sur le terrain, d’une volonté délibérée de brouiller les cartes, d’une duperie, en somme, d’une pure diversion, pour tromper les consciences insuffisamment averties. C’est un jeu de dupes ou un attrape-nigaud».
Pour l’ARD, les attentes du peuple ne se limitent pas à des élections, mais englobent un redressement financier, la régularisation des paiements des fonctionnaires et l’accès aux services de base», a indiqué Mathias Dzon, arguant que pour y parvenir, il est crucial d’établir une gouvernance démocratique, transparente et participative. «Or, I’Etat/PCT gouverne contre le peuple congolais et affiche une indifférence inhumaine et coupable aux souffrances sociales atroces qu’il endure. La misère extrême des Congolais est le cadet de ses soucis. Il n’est préoccupé que par une chose : la préservation coûte que coûte du pouvoir et des biens incommensurables que ses tenants ont acquis au moyen de multiples rapines».
Il a qualifié certains leaders politiques de l’opposition d’être en partie complices: «Ils continuent de privilégier leurs intérêts personnels et/ou partisans et de servir de béquille à I’Etat/PCT. Beaucoup d’entre eux sont tombés pieds joints dans le piège tendu par le pouvoir et se sont déjà portés candidats à l’élection présidentielle de 2026, pour faire le jeu du candidat du pouvoir, alors qu’aujourd’hui, les conditions permissives d’une élection présidentielle transparente, honnête et crédible ne sont aucunement remplies», a-t-il décrié.
Selon lui, avant d’envisager les élections, plusieurs conditions doivent être remplies, notamment: l’organisation d’accords entre la majorité et l’opposition pour établir un corps électoral fiable; l’introduction de la biométrie dans le processus électoral pour éviter les fraudes; la création d’une commission électorale indépendante; l’élaboration d’une nouvelle loi électorale impartiale et d’un découpage électoral juste; la mise en place de mécanismes pour garantir la transparence et l’intégrité du processus électoral, etc.
Pour l’ARD, sans ces conditions, l’élection présidentielle de 2026 ne sera qu’une mascarade orchestrée par le PCT pour maintenir son pouvoir. «Il est donc urgent d’initier un véritable dialogue politique national inclusif, menant à une période de transition qui permettra de mettre en œuvre des réformes nécessaires pour sortir le Congo de la crise actuelle. Aller aux élections dans un contexte aussi désastreux serait irresponsable et ne ferait que perpétuer le mensonge politique. Il est impératif de prioriser la résolution des crises en cours avant de penser à des élections. L’Etat/ PCT est une machine à tromper. Ne tombons pas dans les pièges du PCT ou de ses alliés, qui proposent des dialogues superficiels. Ensemble, œuvrons pour un vrai dialogue politique national inclusif», a-t-il scandé.

KAUD