Le Congo dispose maintenant pour la première fois d’un ordre national des experts-comptables (ONEC-C). Sa principale mission est de veiller à l’harmonisation des pratiques professionnelles, notamment au respect des principes de moralité, de probité, de dévouement et de toutes les règles déontologiques applicables à la profession d’expert-comptable. La mise en place de cette organisation et le lancement de ses activités ont été formalisés au cours d’une assemblée générale constitutive tenue les 20 et 21 décembre passés, à Brazzaville.

C’est Henri Loundou, commissaire du Gouvernement auprès des organes de l’Ordre national des experts comptables du Congo, directeur de cabinet du ministre des Finances, qui a ouvert les travaux.

Les experts-comptables ont débattu des sujets qui doivent régir leur Ordre, notamment le règlement intérieur et l’élection des membres du conseil qui doit conduire aux destinées de cette organisation pour les trois prochaines années. Ludovic Ngatsé, expert-comptable, directeur général du cabinet d’étude Ernest &Young (EY) Congo a été élu à l’unanimité pour être la tête du conseil de l’Ordre national des experts-comptables du Congo. La première tâche qui incombe au conseil de l’Ordre dans sa feuille de route est de dresser le tableau définitif d’inscription des experts-comptables à l’organisation, conformément à la législation en vigueur dans le pays et dans la sous-région CEMAC, en corrigeant en urgence les erreurs éventuelles contenues dans le tableau provisoire actuel d’inscription à l’Ordre.
Le conseil a aussi pour tâche de finaliser tous les textes d’application de la loi de 2013 créant l’Ordre national des experts-comptables du Congo. Ces textes doivent être conformes à la Fédération internationale des experts-comptables (IFAC), notamment le code de déontologie de la profession comptable; le décret portant organisation et fonctionnement de la commission de discipline; et le décret relatif aux missions et à la responsabilité de l’expert-comptable libéral, ainsi que celui relatif aux normes professionnelles de maîtrise de la qualité.
A noter que l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA) a pris un règlement portant harmonisation des pratiques des professionnels de la comptabilité et de l’audit, règlement qui a pris effet depuis le 1er janvier 2018, en même temps d’ailleurs que le nouvel Acte uniforme relatif au droit comptable et à l’information financière. Jusque-là, le Congo n’a fonctionné qu’avec l’association des professionnels de la comptabilité. Ludovic Ngatsé, après son élévation à la tête de l’Ordre a exprimé ses sentiments en assurant la disponibilité de son engagement. «L’Ordre est un instrument qui va contrôler et former la profession, permettre de discuter avec les autorités pour faire évoluer les normes et la qualité des informations financières qui sont produites par les entreprises et l’administration au Congo. Mais, les défis à relever sont nombreux. Ce sont d’abord des défis de formation. Il faut donc former des gens aux normes, aux règles de la profession, après les mettre en œuvre et les faire respecter, mais aussi créer la confiance avec la communauté financière nationale. Au Congo, nous avons 50 experts-comptables libéraux et environ 70 qui sont en entreprise».
Clôturant les travaux, Henri Loundou a soutenu que: «Je ne ménagerai aucun effort pour plaider les intérêts de l’Ordre auprès du Gouvernement en général et du ministère chargé des Finances et du budget en particulier. Il y aura certainement au départ quelques tâtonnements, quelques dysfonctionnent. Mais, je sais compter sur votre expérience, votre discernement et votre détermination à réaliser des avancées significatives et multiformes à l’Ordre national des experts-comptables du Congo».

Philippe BANZ