Le président ougandais Yoweri Museveni, élu en janvier dernier avec plus de 58% des voix pour un sixième mandat, a prêté serment mercredi 12 mai 2021 au Parc de l’Indépendance dans le centre de Kampala devant 4000 invités. Cette investiture intervient quatre mois après des élections générales contestées, entre autres notamment par Bobi Wine, son rival.

Le président réélu a prêté serment en assurant la préservation et la protection de la Constitution. Il a vanté le bilan économique de ses 35 ans passés à la tête du pays et promis de promouvoir la prospérité de tous les Ougandais pendant ce sixième mandat qui l’amènera au pouvoir jusqu’en 2026. Pour ces cinq prochaines années, a-t-il dit, il sera aussi question de la continuité des actions déjà menées, défendant son idée de panafricanisme et affirmant prioriser le développement économique de l’Ouganda et notamment par l’augmentation des exportations. «Les élections sont terminées, nous devons maintenant retourner travailler, dans les quatre secteurs qui recrutent et qui apportent de la prospérité, qui sont l’agriculture commerciale, l’industrie, les services et les nouvelles technologies. Avec vos économies, ou en empruntant, ou grâce au soutien du Gouvernement, vous devriez vous saisir d’un ou de plusieurs de ces secteurs», a-t-il souligné.
Précisant qu’il souhaitait qu’un membre de sa famille prenne le relais (On pense en général à son fils et/ou à sa femme). Au nombre des priorités citées dans son discours d’investiture, également le projet contesté d’exploitation des réserves pétrolières de l’Ouest du pays et de construction d’un oléoduc jusqu’au port de Tanga, en Tanzanie. Yoweri Museveni a par ailleurs eu un mot pour les victimes de la crise économique liée à la pandémie de Covid-19, promettant des aides pour les milieux les plus affectés. La croissance économique ougandaise s’est contractée à 1,1% en 2020. Selon le chef de l’Etat, les restrictions contre la propagation de la Covid-19 seront levées quand 4,8 millions de personnes seront vaccinées dans le pays.
Au cours de la cérémonie, les forces de l’ordre ont défilé durant une grande partie de l’évènement devant le chef de l’Etat et ses invités, au nombre desquels, dix Chefs d’Etat africains, dont le Président kenyan Uhuru Kenyatta, le président Congolais (RDC), Félix Tshisekedi et Samia Suluhu Hassan, la nouvelle présidente tanzanienne. La cérémonie était placée sous haute sécurité alors que l’opposition rejette toujours les résultats de l’élection. Bobi Wine, le principal opposant, a refusé d’assister à l’investiture et à la place, son parti a appelé à une journée de prière et de jeûne pour l’Ouganda.

Alain-Patrick MASSAMBA