Au cours d’une conférence de presse organisée samedi 11 janvier 2025 à son siège par son directeur exécutif Trésor Chardon Nzila Kendet, le Centre d’actions pour le développement (CAD) a exprimé sa préoccupation concernant l’impact négatif des activités de conservation affectant les communautés locales et autochtones riveraines du parc de Ntokou-Pikounda. Il a dénoncé les restrictions qui leur sont imposées. L’ONG a appelé le Gouvernement et son partenaire World Wide Fund For nature (WWF), gestionnaire du parc, à publier un plan d’aménagement de cette aire protégée située dans les départements de la Sangha et de la Cuvette, au nord du Congo.

Le CAD fait observer que le Parc national Ntokou-Pikounda et WWF opèrent en violation de la législation en vigueur et de leurs obligations en matière des droits humains. Trésor Nzila Kendet a rappelé que les communautés ne peuvent pas pratiquer leurs principales activités de subsistance, notamment la pêche et la chasse. Elles sont particulièrement marginalisées et subissent toutes sortes d’humiliation, et ces communautés sont appauvries.
La campagne que mène le CAD a pour objectif d’inciter le gouvernement congolais et son partenaire, le W.w.f, à se conformer aux obligations qui leur incombent en respect du droit national et international. Car, douze ans après sa création, le Parc ne dispose toujours pas d’un plan d’aménagement, alors que l’article 7 du décret l’instituant indique que «l’ensemble des activités à mener dans le parc est précédé de l’élaboration d’un plan d’aménagement».
«Il est plus urgent que jamais d’obtenir un plan d’aménagement pour ce parc, afin de garantir la dignité et le respect des droits fondamentaux des communautés», a déclaré Trésor Nzila Kendet. «Depuis l’implantation du parc, il y a absence d’une étude d’impact environnemental et social, alors que c’est une exigence légale. Cela constitue une illégalité supplémentaire de la part de WWF et du Gouvernement», a-t-il encore souligné.
L’étude d’impact environnemental et social s’avère nécessaire, parce que c’est une obligation avant le démarrage des activités. Le CAD demande au Gouvernement et à WWF de publier, avant la fin de l’année 2025, entre autres, l’étude d’impact environnemental et de se doter dans la même période d’un plan d’aménagement de qualité qui consacre la reconnaissance des terres et des ressources communautaires, un accès équitable aux ressources et l’instauration d’un modèle de gestion participative.

Ph. B.