Le ministre délégué au budget, Ludovic Ngatsé, a présenté le lundi 25 octobre 2021, devant les deux chambres du Parlement, le projet de loi de finances 2022. Ce budget reste marqué par trois contraintes principales: la nécessité de mettre en application les engagements du Chef de l’Etat contenus dans son projet de société: «Ensemble, poursuivons la marche», transformé en programme d’action du Gouvernement; la nécessité de poursuivre l’effort de riposte contre la COVID-19 à travers le financement du plan de riposte, notamment la vaccination; rétablissement des équilibres macroéconomiques avec, d’une part, la poursuite des efforts dans l’application du programme des réformes économiques et financières de la CEMAC et, d’autre part, la poursuite d’une conclusion d’un nouveau programme avec les institutions de Bretons Woods, notamment avec FMI.
«Plusieurs facteurs pèsent encore sur les perspectives économiques de 2022, rendant ainsi incertaine toute reprise vigoureuse et pérenne», a expliqué le ministre.
Néanmoins ce contexte, a-t-il poursuivi, est également marqué par une reprise de l’activité économique soutenue par l’atténuation de la crise sanitaire. «L’accès aux vaccins s’est révélé comme le principal facteur qui favorise le retour à la croissance».
D’après les projections du Comité de cadrage macroéconomique et budgétaire, il est attendu une atténuation de la récession économique à 0,5% en 2021 contre 5,3% en 2020, en lien avec une reprise de l’activité économique du secteur non pétrolier. «En 2022, l’économie congolaise sortirait de deux années de récession, avec un taux de croissance projeté à 2,3%», a précisé Ludovic Ngatsé.
Du côté de l’offre, cette croissance serait portée par le secteur hors pétrole à 3,1% alors que le secteur pétrolier connaîtrait une croissance atone de 0,5%. «La croissance en 2022 résulterait principalement du dynamisme du secteur secondaire qui, enregistrerait une croissance de 6,9% contre 5,1% en 2021. Elle serait portée par les sous-secteurs électricité, gaz et eau (9,7%), industries manufacturières (6,3%). Les secteurs primaire et tertiaire connaîtraient respectivement une croissance de 1,5% et 1,0%».
Les principales hypothèses de ce budget se présentent ainsi que suit: un taux de croissance projeté à 2,3% du PIB global, avec celui du secteur hors pétrole qui ressort à 3,1%; une progression du volume de l’activité import (3,4%)-export (1,1% du PIB) en 2022, notamment celle du secteur hors pétrole; un niveau des dons, de legs et fonds de concours prudent, évalué sur la base des conservations existantes, des capacités de tirages et des engagements pris dans de nouveaux accords avec certains partenaires au développement; des prélèvements au titre des cotisations sociales indexées sur le niveau global de la masse salariale de l’administration publique; un niveau de production du pétrole à 110 millions de barils avec un baril fixé à 64 dollars US, au taux d’un dollar pour 550 francs Cfa; une réforme administrative qui englobe la poursuite de l’informatisation des différentes régies de recettes et l’organisation de l’administration fiscale; la validation du rapport et l’application des mesures relatives à la commission de renégociation des conventions d’établissement.
Sur cette base, les ressources du budget de l’Etat 2002 s’élèvent à la somme de 1935,3 milliards de francs Cfa contre 1671 milliards de francs Cfa en 2021, soit une augmentation de 263,7 milliards de francs Cfa. Elles se répartissent comme suit: recettes fiscales (701 milliards de F.Cfa, dont 577 milliards au titre des impôts et taxes intérieures et 124 milliards au titre des taxes et droits de douane); les dons, legs et fonds de concours évalués à 37 milliards de F.Cfa; les cotisations sociales (73,8 milliard de F.Cfa); les autres recettes (1123, 5 milliards Cfa: recettes pétrolières (1084,5 milliards de F.Cfa), les redevances forestières (8 milliards de F.Cfa), les redevances minières (0,5 milliards F.Cfa) et les droits et frais administratifs (20 milliards de F.Cfa), ainsi que les dividendes (5 milliards de F.Cfa).
Les dépenses budgétaires s’établissent à la somme de 1735 milliards de F.Cfa Elles se déclinent comme suit: les dépenses de personnel (379 milliards de F.Cfa); biens et services (187 milliards de F.Cfa); transferts et interventions de l’Etat (487,1 milliards de F.Cfa); charges communes (64,9 milliards de F.Cfa); investissements (329 milliards de F.Cfa); budgets annexes (6,8 milliards de F.Cfa) et comptes spéciaux du trésor (109 milliards de F.Cfa).
Avec un solde budgétaire global excédentaire de 200,3 milliards de F.Cfa et un besoin de financement de 607,9 milliards de F.Cfa, il se dégage un besoin de financement résiduel ou gap de financement de 407,6 milliards de F.Cfa.

Cyr Armel
YABBAT-NGO