C’est avec une grande consternation que la Congrégation des sœurs de Sainte Marie Madeleine Postel a appris la nouvelle du décès de Sr Laurette Nzoumba, membre de cette congrégation, décédée en France, le 15 juin dernier. La communauté chrétienne de Ndona Marie, malgré le déclenchement de la crise socio-sanitaire, en raison de la fermeture des lieux de culte a été très touchée par cette triste nouvelle. Les membres de la congrégation des sœurs de Marie Madeleine Postel résidant à Ndona Marie, ont organisé un chapelet, durant quelques jours, en hommage à la défunte, qui s’est achevé par une messe des funérailles, le lundi 22 juin 2020, à 13h 30, en l’église Ndona Marie, au même moment que se déroulait la messe en France.
Cette messe a été présidée par Mgr Anatole Milandou, archevêque de Brazzaville, qui a compati à la douleur de la congrégation éplorée. Ont concélébré cette messe, les abbés Donatien Bizaboulou, vicaire général chargé du clergé, Raymond Nzonzi, curé de la paroisse Ndona Marie, père Brel Gustinau Malela Daouda, président de la Conférence des supérieurs majeurs du Congo et vicaire épiscopal chargé de la Vie Consacrée dans l’archidiocèse de Brazzaville, ainsi que de nombreux prêtres de l’archidiocèse de Brazzaville et du diocèse de Kinkala. Des parents, amis et connaissances ont aussi participé à cette messe.
Sr Doriane Vladimira N’simba-Moutete, religieuse de la congrégation éplorée, a lu la biographie de la défunte.
Dans son homélie, le père Brel Gustinau Malela Daouda a exhorté la chrétienté de Ndona Marie en se référant à l’évangile choisi pour la circonstance : Jn 12, 24-28. «La mort de Sr Laurette nous a bouleversés. Nous la savions bien malade, mais l’avons accompagnée au jour le jour dans nos prières.», a déclaré le prédicateur. «Certains fidèles s’interrogent sur les causes de sa mort. Nous vivons pour lui, nous mourrons pour lui, c’est-à-dire, le Christ. Si quelqu’un veut me servir qu’il se mette à ma suite et là où je suis sera aussi mon serviteur.», a poursuivi le père Brel Gustinau Malela Daouda. «Sœur Laurette a eu de moments de joie et de douleur, elle gardait sa croyance en Dieu. Elle a tenu bon à Loulombo, à Kinkala, lors des événements socio-politiques dans les années 1993 et 1997. L’évangile de l’ivraie et du bon grain a été totalement expliquée aux disciples. Nous pouvons comprendre en tenant compte de ce qu’est la vie chrétienne. Il nous faut plonger dans une attitude de prière. Demandons la grâce de l’humilité tout en nous disposant à faire cette vertu dans notre vie d’aujourd’hui et pour toujours.», a affirmé le prédicateur.
Après la communion, une religieuse de la Congrégation des sœurs de Sainte Marie Postel a remercié Mgr Anatole Milandou, l’abbé Donatien Bizaboulou, le père Brel Daouda Malela, les prêtres, religieux et religieuses, les parents, amis et connaissances malgré leurs multiples occupations ont accepté de venir compatir à la douleur de cette famille religieuse. «Nous voulons exprimer notre gratitude à tous et à chacun de nous avoir soutenues durant ce deuil, malgré un environnement marqué par la COVID-19. Merci à la chorale Les Messagers du Seigneur pour l’exécution des chants, merci à toutes les congrégations.», a-t-elle conclu.
Intervenant en dernier lieu, Mgr Anatole Milandou a adressé ses condoléances les plus attristées à la famille biologique de la défunte religieuses et à Sr Marie des Anges, supérieure de la congrégation des sœurs de Sainte Marie Madeleine Postel. Ensuite, l’archevêque de Brazzaville a demandé à la chrétienté de Ndona Marie, aux prêtres, religieux, religieuses de respecter les règles barrières lors des célébrations eucharistiques. Tous, nous devons prendre nos responsabilités pour faire le travail de sensibilisation et d’éducation de nos chrétiens. Il n’y a pas meilleur remède plus efficace que la prévention. Vaut mieux prévenir que guérir.

Juvet Pierre NGOUONO
Secrétaire général du Conseil pastoral paroissial de Ndona Marie

Qui était Sr Laurette Nzoumba?
Née le 28 octobre 1964 à Mfouati-Loutété et grandi à Nkayi, fille de Bonficace Bassana (d’heureuse mémoire) et de Sabine Missouamane, Laurette Nzoumba était la 2e d’une famille de huit enfants dont cinq filles et trois garçons. Sr Laurette a émis ses premiers vœux dans la congrégation, le 18 septembre 1994, à Kinkala et les vœux perpétuels, le 11 juillet 1999, en France, soit vingt-six ans de vie religieuse. Après le noviciat en 1993, sœur Laurette est à Ndona Marie pour le stage de vie communautaire. Les troubles socio-politiques obligent les religieuses de Ndona Marie à se rendre à Kinkala. De là, sœur Laurette est envoyée à Mbanza-Nganga accompagnée de Sr Ancilla, chez les sœurs de la Charité de Saint Vincent de Paul pour l’encadrement des jeunes filles en couture et broderie pendant quelques mois.
En 1994, après ses premiers vœux, Sr Laurette est affectée dans la nouvelle communauté à Madibou avec sœur Christiane Sorel et sœur Anne Marie. Puis, en 1995 s’ouvre une communauté à Loulombo, sœur Laurette y est envoyée avec sœur Lydie et sœur Ancila.
A Loulombo, sœur Laurette œuvre auprès des femmes et des jeunes filles déscolarisées leur apprenant la broderie et la couture. Elle se consacre également aux soins des malades, des enfants malnutris et de la pharmacie avec sœur Ancila. Elle y reste jusqu’en 1998. Une fois de plus, les hostilités socio-politiques obligent les religieuses à quitter Loulombo dans des conditions tragiques (assassinat du père Jan Czuba) et en même temps à Kinkala. Pendant ces épreuves qui déstabilisent les communautés, elle se rend en France pour se préparer aux vœux perpétuels.
En 1999, après les vœux perpétuels, sœur Laurette rentre au Congo, affectée dans la communauté de Kinkala. Elle y reste jusqu’en 2013. Pendant 14 ans à Kinkala, sœur Laurette est au service de la Sacristie, chargée des ornements et des vases sacrés, rend visite aux malades, leur apporte la communion, enseigne couture et broderie au Centre d’alphabétisation, en plus du service communautaire. Toutes ces charges, elle les a assumées avec foi, abnégation et disponibilité. De même en communauté, elle se souciait de ses consœurs au travail. A l’instar de la fondatrice, elle aimait dire: «Il faut se sacrifier pour rendre les autres heureux.»
En 2013, à l’ouverture de la communauté d’Inoni Plateaux, sœur Laurette fait partie de l’équipe avec sœur Lydie et sœur Edith au service de la communauté. Elle lance le groupe de la Schola populaire, participe à la pastorale paroissiale et des malades.
En 2016, enfin elle est envoyée en mission à la Maison-mère, dans la communauté internationale où elle est restée jusqu’à ses derniers jours.