Les obsèques d’Aimé Emmanuel Yoka, figure emblématique et homme d’État, se sont tenues le mardi 29 avril 2025. La nation a rendu hommage à un grand serviteur de l’Etat, rigoureux, dont l’empreinte dans les domaines politique, juridique et intellectuel est indélébile. Cet événement témoigne de la reconnaissance du Congo pour plus de cinquante ans de services dévoués à la collectivité.
La cérémonie s’est déroulée au Palais des Congrès de Brazzaville, dans une ambiance de solennité, en présence du Chef de l’État, Denis Sassou-Nguesso, accompagné de son épouse, Madame Antoinette, ainsi que des autorités civiles, militaires et diplomatiques, sans oublier la famille du défunt. Une messe de requiem a ensuite été célébrée à la basilique Sainte-Anne du Congo par Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou, suivie de l’inhumation dans sa propriété à Kintélé.
Lors de l’oraison funèbre, le secrétaire général du Gouvernement, Benjamin Boumakani, a évoqué le parcours riche et dense d’Aimé Emmanuel Yoka, né à Oyo, dans le département de la Cuvette. Juriste passionné de droit public et de philosophie politique, il a rejoint le cercle rapproché du Président Denis Sassou-Nguesso dès les débuts de la Révolution, devenant l’un de ses compagnons les plus fidèles et influents. Ministre d’État, ministre de la Justice, directeur de cabinet du Chef de l’État, conseiller spécial à la Présidence, député de Vindza dans le département du Pool, et membre éminent du Parti congolais du travail (PCT), il s’est rapidement imposé comme une figure centrale de l’appareil d’État. Il a également joué un rôle clé dans la rédaction de la Constitution de 2015, contribuant à sa structuration avec une vision juridique solide.
Sur le plan institutionnel, Aimé Emmanuel Yoka a été un acteur majeur de la consolidation de l’État de droit après les périodes de crise. Il a œuvré pour moderniser la justice, renforcer le rôle du droit et établir la Constitution comme fondement de la vie politique. Politiquement, il incarnait une fidélité inébranlable à la République et à son Chef, défendant sans relâche les principes de souveraineté, d’ordre et de stabilité, plaçant toujours l’intérêt de l’État au-dessus des enjeux personnels. Intellectuellement, il laisse un héritage riche : discours, écrits et interventions qui nourrissent la réflexion politique et juridique. Son éloquence et son sens de l’analyse en faisaient une conscience respectée de la République.
Le Chef de l’État, Denis Sassou-Nguesso, a tenu à être présent pour témoigner sa gratitude à celui qui l’a soutenu dans les moments cruciaux de la vie nationale. Le nom, les actions et les idées d’Aimé Emmanuel Yoka resteront gravés dans la mémoire collective. La République perd un pilier, un repère et un exemple d’engagement républicain.
Alain-Patrick MASSAMBA