Ne pouvant concevoir son rôle vis-à-vis de l’enfant vulnérable sans impliquer la famille, le Réseau des intervenants sur le phénomène des enfants en rupture (REIPER) a mis au cœur du projet «Appui au développement des actions de prévention et d’assistance aux enfants vulnérables (ADAPAEV)» les familles, en l’occurrence les femmes désœuvrées, cheffes de famille, dans le but de leur permettre de se prendre en charge. Une façon de les appuyer pour qu’elles prennent elles-mêmes soins de leurs enfants.
Des femmes désœuvrées ont suivi des formations auprès des maîtres artisans dans divers métiers, grâce au REIPER qui, dans le même temps, les a aidées à prendre en charge leurs enfants pendant toute leur formation. Elles étaient 15 au total, à être formées pendant une année en couture, pâtisserie, coiffure et maraîchage. Le critère de sélection aussi bien à Brazzaville qu’à Pointe-Noire était le fait d’élever seules ses enfants. La majorité en possédant plus de cinq.
«Nous les avons formées professionnellement et les appuyons aujourd’hui par des kits pour qu’elles mettent en place leurs activités génératrices de revenus (AGR), dans le but de prévenir les difficultés éducatives de leurs enfants en prenant appui sur elles», a dit Joseph Likibi, coordonnateur du REIPER. C’est dans ce sens que des kits professionnels et des cartes professionnelles délivrées par l’Agence nationale de l’artisanat leur ont été remis le 30 octobre dernier au siège du REIPER, à Brazzaville.
La cérémonie s’est déroulée sous les auspices de Florent Niama, conseiller aux Affaires sociales de la ministre des Affaires sociales et de l’action humanitaire, en présence de Karl Rawert, premier conseiller – chef de coopération à la Délégation de l’Union européenne en République du Congo.
«En participant à l’émancipation économique des familles les plus vulnérables et plus particulièrement des femmes qui élèvent seules leurs enfants, le projet ADAPAEV contribue à améliorer la condition des enfants en situation de précarité», a indiqué Karl Rawert. Avant de souligner le rôle que joueront à long terme les bénéficiaires. «Etre une femme cheffe de famille qui exerce une AGR, ce n’est pas seulement détenir la capacité financière de subvenir aux besoins de son foyer. C’est être en capacité non seulement de transmettre du savoir-faire et des compétences mais aussi de promouvoir la valeur du travail et le goût de l’ambition à vos enfants.»
Florent Niama a rappelé que cette initiative s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la politique nationale de l’action sociale impulsée par le Gouvernement. Il a exhorté les bénéficiaires à aller de l’avant.
Les bénéficiaires étaient heureuses de recevoir leurs kits complets composés, entre autres, de miroirs, de tables de maquillage, de chaises roulantes et tournantes, de casques de coiffure, etc., pour celles qui ont fait coiffure; des règles, des miroirs, des machines à coudre manuelles et/ou à pédales, des huiles à coude, des rouleaux de doublures, des pièces de pagne, des fers à repasser pour les couturières; des houes, des râteaux, de corde de traçage, des produits phytosanitaires, etc., pour la maraîchère; des fours à cuisson, des tables, des robots, des coupe-pâtes, des pinceaux, des cuvettes, des moules à gâteau, des sacs de sucre et de farine, les fouets, etc., pour les pâtissières
«Je suis contente de recevoir mon kit pour la coiffure. Il me permettra d’ouvrir mon propre salon avec la force et l’intelligence professionnelle que m’a données le REIPER. Je remercie l’Union européenne et le REIPER», a dit Octavie Laurette Matsimouna. Même son de cloche chez Marie Josée Ngawana, couturière: «je remercie le REIPER qui m’a réveillée, car j’étais comme endormie, et qui m’a donné la possibilité d’apprendre un métier qui me permet, aujourd’hui, de prendre soin de mes enfants. Que Dieu bénisse le REIPER.»
Pour mémoire, le projet ADAPAEV s’inscrit dans la continuité des activités déjà mises en œuvre par le REIPER. L’une des activités du projet vise à promouvoir les droits des enfants via des activités culturelles…Le projet entend également renforcer les capacités des associations membres du REIPER.
Cofinancé par l’Union européenne à hauteur de 228 millions de FCFA, il prendra fin en 2023.

Viclaire MALONGA