L’ancien capitaine des Eléphants et icone du football africain, Didier Drogba, a mené ces derniers mois une inlassable campagne pour faire aboutir sa candidature à l’élection à la tête de la fédération de son pays, la Côte d’Ivoire. Malheureusement pour lui, la commission électorale de la Fédération ivoirienne de football (FIF) a annoncé jeudi dernier qu’elle l’invalidait.
Cette décision fait suite à de nombreux rebondissements et n’a pas fini de faire parler. En effet, le dossier de Drogba avait initialement été validé le 9 août. Mais le secrétaire général de la Commission avait contesté ce choix et refusé de notifier les candidats de la décision de la commission les concernant.
Ce blocage avait poussé le Comité exécutif de la FIF à suspendre la Commission et le processus électoral. La FIFA s’y est mêlée à son tour et l’ayant rétablie, la Commission avait ensuite repris ses travaux, sauf que son président René Diby, favorable à une lecture tolérante permettant de valider le dossier de Drogba, avait fini par claquer la porte en raison de la volonté de certains membres de procéder à un nouveau vote qui remettrait en cause les décisions passées. En son absence, le dossier de l’ancien avant-centre et idole de milliers d’Africains a donc été invalidé. De ses adversaires annoncés, il reste Sory Diabaté et Idriss Diallo, deux hommes du sérail (FIF) qui ont reçu le feu vert pour candidater à l’élection du 5 septembre prochain. S’il le souhaite, Drogba disposait de 5 jours pour introduire un recours auprès de la commission spécialisée de la FIF.
Pour justifier le rejet de la candidature de Didier Drogba, les membres de ce qui reste de la Commission électorale déclarent que ce sont les parrainages du club Africa Sports d’Abidjan et de l’Amicale des arbitres qui sont les talons d’Achille du célèbre candidat recalé. Ils ont été accordés, affirme-t-elle, par des dirigeants n’ayant pas qualité pour engager juridiquement leurs structures.
Selon le sentiment de beaucoup, Didier Drogba qui entretient des rapports difficiles avec nombre de caciques de la FIF paye le prix de ressentiment à son encontre. Il ne fait pas partie du «cercle mafieux» qui aurait toujours existé au sein de la fédération. S’il gagne les élections, il serait fortement nuisible au camp de ceux à qui il pourrait faire de l’ombre. Il faut donc l’empêcher de briguer la présidence. Avec un tel fonctionnement, le football ivoirien donne à voir une image qu’on lui connaissait peu.

Guy-Saturnin MAHOUNGOU