Les Congolais sont appelés aux urnes le dimanche 21 mars prochain pour élire le Président de la République. La campagne électorale qui bat son plein s’achève ce vendredi 19 mars, à minuit, sur l’ensemble du territoire national. Au total, 5771 bureaux de vote seront ouverts dans le pays. Le président Denis Sassou-Nguesso brigue un nouveau mandat. Face à lui, six autres candidats d’une opposition très divisée. Mais l’issue de cette présidentielle est sans grand suspense.

Conformément à la nouvelle loi électorale, les agents de la Force publique ont été les premiers citoyens à poser dans les urnes leur bulletin de vote le mercredi 17 mars dernier, pendant que le vote populaire aura lieu le dimanche 21 mars.
Pour faciliter cet acte civique, le ministère de l’Intérieur et de la décentralisation avait fixé, dans un arrêté publié le 23 février, les lieux d’implantation des bureaux de vote spéciaux sur l’ensemble du territoire national. Au total, 131 bureaux étaient ouverts, dont 30 à Brazzaville.
L’élection anticipée des militaires s’est déroulée dans un contexte marqué par la persistance de la crise sanitaire liée à la pandémie à coronavirus. Le scrutin s’est tenu sans heurts, dans le calme et la sérénité. Les militaires ont voté en uniforme et certains bureaux de vote étaient encore ouverts jusqu’au-delà de 20 heures. Certains candidats n’avaient pas leurs délégués dans les bureaux de vote.
Les six candidats en lice ont repris leur campagne le jeudi 18 mars, après une pause de deux jours, consécutive au vote des militaires. Sur le terrain, la campagne électorale est presque à sens unique. Le candidat de la majorité a presque occupé tous les médias et les espaces-publics.
Une campagne agressive que mènent ses partisans pour le fameux ‘’coup K.O.’’ tant promis.
La nuit du 17 au 18 mars, le Boulevard Alfred Raoul était fermé à la circulation par les partisans du candidat Denis Sassou-Nguesso qui montent les tribunes pour le grand meeting de clôture de campagne de ce vendredi.
Malgré quelques effigies çà et là, certains candidats ne sont presque pas visibles sur le terrain pour expliquer leur projet de société aux populations. Quelques affiches sont arrachées par-ci- par-là. Force est de constater que la campagne électorale se déroule dans la diversité, mais dans le calme.
Sur l’ensemble du territoire national et comme à chaque élection, les dysfonctionnements pourraient à nouveau être constatés, malgré les assurances du président de la Commission nationale électorale indépendante (CNEI).
Le sempiternel problème des noms qui manquent sur les listes électeurs, comme si l’opération de révision extraordinaire des listes électorales et de retranchement des noms de ceux qui n’y sont plus, n’aura servi à rien.
Des cartes d’électeur qui ne sont toujours pas distribuées à la majorité de la population.
Les listes non affichées dans les quartiers, les bureaux de vote non encore connus: un ensemble de désagréments qui pourraient désorienter les électeurs.
Mais, la vraie crainte, c’est le coronavirus qui s’est invité dans la campagne. Il y a risque d’une contamination de masse, vu les foules drainées lors des différents meetings des candidats.
Les gens ne portent pas de masque et aucune distanciation physique n’est respectée.
Pourtant, le Comité des experts, après examen de la situation d’ensemble du pays sur les plans épidémiologique et économique, avait insisté sur la nécessité de concilier la gestion prudente et cohérente de la pandémie avec le déroulement des opérations préélectorales et électorales.

Cyr Armel YABBAT-NGO