Parti de l’opposition, l’UPADS (Union panafricaine pour la démocratie sociale) a décidé de ne pas présenter de candidat à la présidentielle de mars prochain. Du coup, Pascal Tsaty-Mabiala, son premier secrétaire, ne briguera pas la magistrature suprême comme en 2016 où il était arrivé en cinquième position. La décision a été prise à l’issue de la 3e session ordinaire du conseil national de ce parti tenu, du 28 au 30 janvier 2021, à son siège de Diata (Brazzaville), sous le thème: «Dans l’unité, la discipline et dans un esprit républicain, redonnons à l’UPADS sa place de parti leader au Congo».

A vrai dire, le bureau politique qui s’était réuni le 27 janvier, n’avait pas pu trancher sur la question de la participation ou non de l’UPADS à l’élection présidentielle de mars prochain. Faute de consensus, la réflexion a été renvoyée sine die à l’appréciation du conseil national. La décision est donc tombée le 29 janvier, après débats. Unanimement le conseil a décidé de la non-participation de l’UPADS au scrutin du 21 mars prochain, ni directement, ni par candidat interposé. «Le conseil national a pris les options qu’il a jugé meilleures pour la survie du parti. Nous assumons tous cette grave décision», a dit Pascal Tsaty-Mabiala.
Pour le conseil, la décision trouve son fondement dans l’impréparation de cette échéance par le Gouvernement qui «cinq ans durant, n’a pas été capable d’améliorer substantiellement notre système électoral pour en garantir la crédibilité et la sincérité des résultats», a-t-il justifié.
Afin de penser et panser le malheur dont ils ont été profondément meurtris des suites de la disparition de leur président fondateur, «les militants de l’UPADS sont appelés au cours de ces élections à observer la discipline républicaine aux fins du maintien de l’ordre public et de la grandeur dont ils ont toujours fait montre face au prescrit nationaliste édicté par leur président fondateur», précise le communiqué final.
Désigné leader de l’opposition parlementaire, Pascal Tsaty-Mabiala n’a pas donné de consignes de vote. Le parti ne s’est prononcé ni pour le soutien de la candidature de Guy Brice Parfait Kolélas, président de l’UDH-YUKI, et membre de la plateforme de l’opposition politique, ni pour Anguios Nganguia Engambé, président du PAR.
Des cadres dissidents de l’UPADS ont pris part à ce conseil national comme pour vouloir laver le linge sale en famille. Tous ont prôné la réconciliation. Les querelles et les divisions internes auxquelles s’ajoute la guéguerre sur le leadership qui a toujours pris le dessus sur l’unité au sein de ce parti, ont été mis de côté. «Nous avons compris que l’essentiel n’est pas de nous tirer les cheveux, mais de construire notre maison et de la protéger L’élection présidentielle ne doit plus nous diviser comme par le passé», a affirmé le premier secrétaire de l’UPADS, tout en indiquant que son parti a encore un bel avenir devant lui.
Pascal Tsaty-Mabiala a suggéré la création d’un comité consultatif de conciliation du parti, afin de «ramener tous ceux dont le cœur bat encore la chamade pour l’UPADS, mais hésitent encore à la rejoindre». Une proposition approuvée par le conseil. Elle a été mise en place. Ce Comité de conciliation est un organe informel placé sous l’autorité de Pascal Tsaty-Mabiala. Il est présidé par Joseph Adam Boussou-Diangou, secondé par Jean Pierre Limandou. Son sigle est CCUR
S’agissant de l’organisation du congrès du parti, une tendance des membres du conseil s’est prononcée pour la tenue de celui-ci après les élections législatives, locales et sénatoriales. En outre, il a été décidé de la prorogation des instances du parti jusqu’au prochain congrès.
Au terme de leurs travaux, les membres du conseil ont adopté une motion de soutien et de confiance renouvelée à Pascal Tsaty-Mabiala, «sur ses prises de position relatives aux questions de politique générale», et un appel à l’unité, à la réconciliation et au rassemblement, a été lancé.

KAUD