Kouadio Konan Bertin dit «KKB», a été investi par ses partisans candidat indépendant à l’élection présidentielle ivoirienne du 31 octobre 2020 prochain. Il a déclaré dimanche s’être présenté à ce scrutin «pour servir la paix» dans son pays, lors d’une cérémonie d’investiture au palais de la culture de Treichville, cité située dans le Sud d’Abidjan, la capitale économique de Côte d’Ivoire.

Devant des milliers de partisans, KKB a été officiellement investi par le président de l’Association nationale des chefs coutumiers et notables de Côte d’Ivoire, Tchiffi Yoro Mathias, qui lui a offert une canne, symbole de l’autorité, et des apparats de chef traditionnel.
Le désormais candidat KKB avait à ses côtés son épouse, vêtue d’un pagne à son effigie, aux couleurs violet et blanc. Le candidat avait également arboré une chemise faite du même pagne à l’instar de son staff. Les partisans, eux, avaient des t-shirts assortis de son portrait. «Je suis candidat pour servir la paix dans notre pays», a dit KKB, avant de lancer à l’endroit des Ivoiriens. «Si ce peuple a soif de changement, de renouvellement, de rajeunissement, de paix, alors je vous offre ma candidature et allez y voter massivement le 31 octobre 2020. Notre pays, la Côte d’Ivoire, a souffert de la guerre, le pays a besoin de rassemblement, c’est pourquoi je me suis engagé à ne plus participer à tout ce qui peut diviser les Ivoiriens», a souligné KKB. Il a fait observer plusieurs minutes de silence pour Félix Houphouët-Boigny et les morts des crises politico-militaires dans le pays.
Pour lui, cette élection devrait être un moment précieux où les Ivoiriens décident «pacifiquement» de leur avenir, mais hélas, déjà des violences ont lieu. «Déjà des affrontements, déjà les ferments de la division se répandent; et cette situation est le résultat de l’incapacité des partis politiques à se refermer et à renouveler leurs responsables», a-t-il poursuivi. Selon lui, il est à craindre que ce scrutin soit «le pauvre remake du film qui a plongé (la Côte d’Ivoire) dans les affres de la guerre (en 2010): même casting, même scénario, même mise en scène». Depuis de longs mois, dit-il, il plaide pour une «dynamique d’union nationale» en vue du «rassemblement de toutes les forces, de tous les talents et de toutes les bonnes volontés qui veulent contribuer à la renaissance et la grandeur ivoirienne». «Dans mon pays, je peux avoir des adversaires, mais dans mon pays, je n’ai pas d’ennemis», a-t-il lancé, affirmant que sa famille politique, le PDCI, a hélas choisi la voie d’une «candidature de revanche». KKB estime que la candidature d’Henri Konan Bédié, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, ex-allié au pouvoir), a pour seul objet la reconquête d’un pouvoir perdu, tournant ainsi le dos aux enseignements de son créateur. «Ce parti a interdit tout débat démocratique interne, et se targue davantage de l’union du peuple ivoirien et promeut l’affrontement», a affirmé KKB, qui relève que «face à cette situation de péril imminent», il a décidé avec l’encouragement de dizaines de milliers d’Ivoiriens de prendre ses responsabilités. La décision de se présenter à ces joutes électorales, KKB explique l’avoir prise après une réflexion «longuement murie», qui l’engage et qui engage sa vie. Il l’a toutefois prise en conscience pour l’amour de la Côte d’Ivoire. KKB note plus de 12 millions d’Ivoiriens qui vivent sous le seuil de pauvreté, et selon lui c’est «insupportable». Le candidat promet, s’il est élu, d’octroyer aux ménages démunis et sans ressources la somme de 25.000 Fcfa par mois. Il assure en outre vouloir donner aux enfants de Côte d’Ivoire les mêmes chances et les mêmes droits. Et ce, afin de «finir avec la Côte d’Ivoire des copains» tout en s’évertuant à éradiquer la corruption dans le pays.
Le PDCI, la formation politique dont est issu KKB, l’a exclu temporairement pour «indiscipline». Le Conseil constitutionnel a dévoilé, le 14 septembre 2020, les candidats éligibles. Les candidatures de KKB, Henri Konan Bedié, Pascal Affi Nguessan et Alassane Ouattara ont été retenues pour la présidentielle du 31 octobre prochain.

Gaule D’AMBERT