L’ancien président de l’Association internationale des fédérations d’athlétisme (IAAF), le Sénégalais Lamine Diack, a été finalement condamné par la justice française à 4 ans d’emprisonnent dont 2 fermes et à une amende de 500.000 euros. Ce verdict ne plaît pas à sa défense, qui a annoncé un recours. Lamine Diack et sa défense avaient rendez-vous le 16 septembre dernier à la 32e chambre du tribunal de grande instance de Paris pour entendre le verdict qui, au bout de plusieurs années de procédure, leur rendrait la liberté. Leurs espoirs ont été déçus. Le principal accusé, Lamine Diack, est reconnu coupable «de corruption passive, de blanchiment aggravé de corruption active sur des agents de l’IAAF», notamment ses agissements vis-à-vis de la commission antidopage (pour le ralentissement du processus normal de sanctions disciplinaires à l’encontre d’athlètes russes), «et d’abus de confiance». Le juge ne s’est pas arrêté à cette peine, puisqu’il y a adjoint l’interdiction définitive d’exercer une activité professionnelle ou sociale en lien avec le sport.
Pour les avocats de Diack, la décision du tribunal «est à la fois injuste et inhumaine. Elle est injuste parce qu’on voit que le tribunal cherche à faire de la politique. Il a voulu se servir de M. Diack comme un bouc émissaire». La dernière carte qu’ils tentent de jouer pour leur client porte sur plusieurs incohérences, selon eux, dans la décision condamnant l’ex-patron de l’athlétisme mondial. «Le tribunal nous dit qu’il y a eu financement de campagne, mais il reconnaît qu’il n’a vu aucune trace de ce financement», indique par exemple Simon Ndiaye.
L’autre paradoxe et argument du clan Diack se trouve sur le délit d’abus de confiance portant sur 15 millions de dollars détournés par le biais d’un contrat «alors que les signataires et les bénéficiaires dudit contrat ne sont pas inquiétés».
Reste que la 32e chambre du tribunal de grande instance de Paris a produit un document de travail parvenu à plusieurs agences de presse, portant sur les motivations de sa décision. Est-il possible que Diack et sa défense obtiennent gain de cause? La réponse ne tardera pas.

Guy-Saturnin MAHOUNGOU