Retoquée il y a près de deux ans, une proposition de loi controversée sur la nationalité, considérée par l’opposition comme un moyen de barrer la route à certains candidats à la présidentielle, vient de reprendre corps dans le débat en RD Congo, où des élections sont prévues en décembre prochain.

Certains observateurs comparent «la congolité à l’ivoirité», prônée par l’ancien Président ivoirien Henri Konan Bédié pour empêcher Alassane Ouattara de se présenter à l’élection présidentielle. Ce qui a fortement détérioré le tissu sociopolitique de la Côte d’Ivoire après la mort du Président Félix Houphouët Boigny. Le porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya, s’est exprimé sur cette proposition initiée par Noël Tshiani, député de la majorité présidentielle. Il l’a défendue et la proposition de loi sur la «congolité», qui veut interdire l’accès aux fonctions de président et autres fonctions régaliennes aux Congolais ayant un parent étranger. Une proposition dénoncée par l’opposition et la société civile.
Le 9 avril, le Cardinal Fridolin Ambongo y est aussi allé de ses critiques contre cette loi. Une prise de position qui a immédiatement suscité la réponse du gouvernement le 10 avril, par la voix de son porte-parole. Patrick Muyaya a dénoncé ces réactions arguant qu’il ne s’agit que d’un exercice démocratique. Le ministre de la Communication indique que le gouvernement n’est aucunement lié à cette initiative qui pourrait ne pas aboutir.
Patrick Muyaya a expliqué que «l’agenda de l’Assemblée nationale est particulièrement chargé. Et si on ne l’alignait pas, d’ici la fin de la cession, que diriez-vous? Je me réserve d’ailleurs de rappeler à ce sujet le point de vue du Président de la République, qui est bien connu. Et lorsque nous parlons par exemple du processus électoral, le Président a rappelé qu’il s’assurait que tous les Congolais puissent avoir le droit de participer. Vous ne pouvez pas priver un député de l’idée de dire: «Voilà, c’est peut-être l’occasion de vider ça une bonne fois pour toutes». Qui vous dit que l’Assemblée nationale va l’adopter?», a-t-il conclu.

Gaule D’AMBERT