Edmond Bahati, coordinateur de Radio Maria à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu à l’Est de la RD Congo, a été tué vendredi 27 septembre 2024. Il a été assassiné par des hommes armés en tenue civile, pendant qu’il rentrait chez-lui, dans le quartier Ndosho au centre-ville de Goma. La société civile locale exige une enquête indépendante d’urgence.
Cette tragédie survient dans un contexte sécuritaire de plus en plus préoccupant à Goma, malgré l’état de siège en vigueur dans la province du Nord-Kivu depuis mai 2021. L’état de siège confère pourtant des pouvoirs accrus aux autorités militaires pour restaurer la paix et la sécurité, mais il n’a pas empêché la recrudescence des violences et des assassinats ciblés dans la ville. Les membres de la communauté de Radio Maria-Goma, ainsi que de nombreux habitants ont éprouvé un choc et leur indignation. Selon l’un de ses proches collaborateurs, «Edmond était un homme de paix, engagé dans le service de sa communauté et de l’Eglise. Sa disparition est une perte immense».
Les responsables sécuritaires n’ont pas encore réagi officiellement à ce meurtre, mais la société civile du Nord-Kivu appelle à une enquête immédiate pour identifier et poursuivre les auteurs de cet acte. Exaspérés par la persistance de l’insécurité, les habitants de Goma exigent des mesures concrètes pour garantir leur protection et celle de leurs familles.
Edmond Bahati rejoint malheureusement la longue liste des personnes victimes de la violence armée à Goma. Son décès vient rappeler l’urgence d’une intervention plus efficace pour rétablir la sécurité dans une ville qui ne cesse de pleurer ses enfants.
Pour le directeur du bureau Afrique subsaharienne de Reporters sans frontières (RSF), Sadibou Marong, les journalistes se trouvant dans les zones de conflits sont très menacés. «Ils sont des cibles aussi bien de la part des groupes armés que des armées régulières. Par exemple, en RD Congo où les radios communautaires animées par les journalistes locaux sont un moyen d’information précieux, particulièrement dans les zones de guerre, nous avons vu que beaucoup de journalistes sont contraints à l’exil et leur matériel détruit. Leur prise en otage par les militaires ou les groupes armés, les piégeant sous le feu de la guerre, empêche les journalistes de faire leur travail et prive des dizaines de milliers d’habitants de leur droit à l’information», a-t-il dénoncé.
Alain Patrick MASSAMBA