Le volcan Nyiragongo en RD Congo, est entré samedi 22 mai dernier en soudaine activité occasionnant d’énormes dégâts et des pertes en vies humaines. Les autorités ont ordonné l’évacuation des populations de la ville. Dimanche 23 mai, la coulée de lave semblait avoir stoppé sa progression, et les habitants rentraient chez eux au fur et à mesure.

Le flux de lave a stoppé dans les faubourgs de la ville de Goma qui a été épargnée, à en croire le gouverneur militaire qui fait état d’un premier bilan de cinq personnes tuées. Les dégâts sont importants dans les villages alentours. Les habitants, suite à l’accalmie, regagnent progressivement leurs villages, car l’une des principales routes d’accès à Goma est intacte. Mais, les autorités recommandent toujours de ne pas rester dans les maisons. Le volcan est toujours actif et des secousses sont signalées.
Le Nyirangongo est entré en activité à travers des lueurs rougeoyantes s’échappant du cratère et une odeur de soufre qui s’est répandue dans Goma, ville de plus de 600.000 habitants située sur le flanc Sud du volcan, sur les rives du lac Kivu à quelque 20 kilomètres du cratère. Une première fissure est apparue en début de soirée sur le flanc Est du volcan et la lave se dirigeant vers la localité de Kibati et vers le Rwanda. Un peu plus tard, une deuxième fissure s’est ouverte du côté Ouest. La lave a pris la direction de Goma avant d’atteindre l’aéroport de la ville dans la nuit. Face à la situation, les autorités avaient donné l’ordre d’évacuer la ville.
Selon des spécialistes de l’Observatoire volcanologique de Goma, il s’agit d’une éruption douce, et qu’il n’y a pas beaucoup de secousses, le débit est faible. La vitesse de déplacement serait d’un kilomètre par heure. Dans la capitale Kinshasa, les autorités congolaises sont mobilisées. Le Président Félix Tshisekedi qui était en séjour à Bruxelles (Belgique) a vite regagné le pays dimanche dernier pour superviser la coordination des secours aux populations locales. Le même jour, un comité gouvernemental de crise s’est réuni pour organiser les secours et l’évacuation de la ville. Il a été décidé le plan de contingence de la ville de Goma.
La MONUSCO a été mise à contribution pour appuyer les efforts des Forces armées, de la Police et de toutes les personnes mobilisées à Goma. Les habitants avaient quitté la ville en direction de Saké, vers l’Ouest, d’autres, entre 3500 à 5000 personnes, avaient pris la direction de la frontière avec le Rwanda et les deux postes-frontières entre les deux pays avaient été laissés ouverts pour permettre leur passage.
Haute de plus de 3.000 mètres, la dernière éruption de Nyiragongo remonte au 17 janvier 2002. A cette époque, elle avait causé la mort de plus d’une centaine de personnes, couvrant de lave quasiment toute la partie Est de Goma, y compris la moitié de la piste de l’aéroport de la ville.

Alain-Patrick MASSAMBA