Malgré la répression policière et les cas d’arrestation et de brutalité observés mercredi 15 de ce mois à Kinshasa, la coalition LAMUKA prévoit une nouvelle marche ce 29 septembre 2021 pour lutter contre la politisation de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).

C’est vendredi 17 septembre 2021 à Kinshasa que le présidium de la coalition LAMUKA composé de Martin Fayulu et Adolphe Muzito, a annoncé la tenue ce 29 septembre d’une marche pacifique sur l’ensemble du pays. Pour LAMUKA, le droit à manifester est garanti par la Constitution. C’est un moyen de dire non à la politisation de la CENI et au glissement du calendrier électoral en 2023, ainsi qu’à la fraude électorale.
La coalition LAMUKA a saisi le gouverneur de la ville par voie d’une correspondance. A en croire Martin Fayulu, c’est dénoncer «la dictature» du côté de ses sympathisants. Les leaders de cette coalition pensent que le pouvoir en place n’est que la continuité du régime de l’ancien président Joseph Kabila Kabangé.
De son côté, la Nouvelle génération pour l’émergence du Congo (NOGEC) réaffirme son soutien à LAMUKA, après les événements du 15 septembre dernier à travers une correspondance adressée mercredi 22 septembre au gouverneur de Kinshasa. «Le choix de la date tient de l’impérieuse nécessité de rendre efficaces les actions de l’opposition qui milite pour les élections crédibles et transparentes en 2023», écrit dans sa correspondance Constant Mutamba, président de cette formation politique.
La marche du 15 septembre dernier avait tourné en répression policière avec la dispersion à coups de gaz lacrymogènes des sympathisants de LAMUKA. Avant le début de celle-ci, l’agression de certains journalistes présents sur les lieux de la marche dont Patient Ligodi, correspondant de Radio France internationale (RFI) et directeur du journal en ligne Actu.cd. Martin Fayulu a été escorté de force par la police dont il a jugé de ne pas savoir le rôle qu’elle jouait sur la place publique. «Je ne vois pas pourquoi la police est déployée ici pour empêcher la marche alors qu’on a besoin d’elle à Béni», s’était-il indigné.
Suite à cet événement, le présidium de LAMUKA exige une enquête neutre «pour déterminer les responsabilités à tous les niveaux, de sorte que les auteurs, co-auteurs et commanditaires répondent de leurs actes devant les tribunaux».
La marche du 15 septembre s’était tenue semble-t-il à l’encontre de la décision du gouverneur de la ville de Kinshasa Gentiny Ngobila, qui l’avait ramenée au vendredi 17 septembre 2021 pour des raisons sécuritaires et des restrictions édictées par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) contre la COVID-19, selon lui.
Alors qu’Adolphe Muzito insiste sur la tenue de la marche, le gouverneur de Kinshasa quant à lui, n’a toujours pas donné son avis. «Le gouverneur de la ville de Kinshasa a déjà été saisi. Nous ne comprenons pas pourquoi il tarde à nous répondre», a déclaré Prince Epenge, l’un des communicateurs de la coalition LAMUKA.
Par ailleurs, la Commission nationale de défense des droits de l’homme invite le gouverneur de Kinshasa à encadrer les manifestants. Elle rappelle que «l’encadrement d’une manifestation publique est un impératif dans un régime d’information».

Barlain Djolvan ATIMAKOA
(Stagiaire)