La Conférence Episcopale du Congo (CEC), réunissant tous les Evêques des diocèses du Congo-Brazzaville, a toujours exposé son point de vue par rapport à la vie politique et sociale au Congo-Brazzaville en général, et particulièrement par rapport à la gouvernance dudit pays. Les évêques du Congo-Brazzaville tachent toujours d’émettre un point de vue sur la manière dont le pays est gouverné, de lancer des sonnettes d’alarme sur certaines situations qui touchent à la vie politique, économique et sociale du pays.
Les interventions de la CEC, par l’entremise des évêques, s’effectuent souvent à travers des messages écrits que l’on diffuse sur la place publique via la presse tant audio-visuelle qu’écrite. Bien qu’étant politiquement neutre, la CEC se trouve être dans ses prérogatives lorsqu’elle effectue différentes interventions sur les questions sensibles qui touchent à la vie politique, économique et sociale du Pays, bref à sa gouvernance, puisque selon les enseignements de la Doctrine Sociale de l’Eglise, dans certains cas exceptionnels, c’est-à-dire dans des situations totalement inadmissibles de non-respect de la dignité de la personne humaine, donc des droits fondamentaux de l’homme pris dans sa totalité, les Eglises doivent sortir de leur sainte réserve et réagir.
La CEC doit s’engager pour être la voix du peuple en éclairant la conscience des forces vives de la nation. Il doit certainement en être ainsi pour l’Église et ses prêtres, qui ne sont pas appelés à s’engager dans la politique des partis mais, présents là où les gens vivent réellement, à les accompagner avec: «une attention constante au bien commun et le souci du développement humain intégral». L’Eglise a un rôle public qui ne s’épuise pas dans ses activités d’assistance ou d’éducation, mais qu’elle travaille à la promotion de l’homme et de la fraternité universelle» (FT, 276). Tel que le Pape Léon XIII l’avait souligné en 1891, l’Eglise ne devrait pas être considérée comme une institution qui ne s’occupe que du soin des âmes des fidèles, négligeant tous les aspects de leur vie terrestre.
Dans la première Lettre encyclique de l’Eglise Catholique ‘‘Rerum Novarum’’, le Pape Léon XIII déclare: «Qu’on ne pense pas que l’Eglise se laisse tellement absorber par le soin des âmes qu’elle néglige ce qui se rapporte à la vie terrestre et morale». Dans l’ordre de la moralité elle relève d’une mission distincte de celle des autorités politiques: l’Église se soucie des aspects temporels du bien commun en raison de leur ordination au souverain Bien, notre fin ultime. Elle s’efforce d’inspirer les attitudes justes dans le rapport aux biens terrestres et dans les relations socio-économiques (RN, 28). En effet, la CEC prend la parole et intervient sur des questions qui touchent à la vie humaine de la population congolaise.