Depuis son indépendance en 1960, la RDC n’avait pas encore organisé un événement sportif panafricain d’envergure. Voilà qu’en 2019, elle s’est vu offrir l’organisation des 9e Jeux de la Francophonie. Ils étaient initialement prévus en 2021, avant que la pandémie n’oblige à un report à 2022 puis, désormais, à 2023. Le pays est satisfait de ce deuxième report, mais surtout de leur maintien à Kinshasa, bien qu’à une date encore à préciser.
Le nouveau report a été décidé à l’occasion de la session extraordinaire, mardi 8 février dernier à Paris, du Conseil permanent de la Francophonie, par visio-conférence sous la présidence de la Secrétaire générale, Louise Mushikiwabo. Et cela conformément aux recommandations du Conseil d’orientation du CIJF (Comité international des Jeux de la Francophonie) tenu le 25 janvier dernier). Il fait suite à «un échange portant sur l’état d’avancement de l’organisation des 9es Jeux ainsi que sur les possibilités d’une large participation des jeunes athlètes et artistes francophones», précise un communiqué de presse.
La décision du Conseil permanent de la Francophonie (CPF) pouvait être pire: la délocalisation des jeux. Les autorités de RDC vantent les efforts qu’elles ont entrepris pour sauver ce qui pouvait encore l’être. Et, voilà qui va permettre à Kinshasa «de travailler sérieusement pour offrir à la communauté francophone des jeux grandioses, à l’image de la RDC, plus grand pays francophone au monde», a expliqué Isidore Kwandja Ngembo, directeur du Comité national de 9es Jeux de la Francophonie (CNJF).
Effectivement, il s’agit là d’un événement sportif et culturel qui est d’un grand gigantisme, d’autant plus qu’il nécessite une forte mobilisation des ressources humaines, financières et infrastructurelles. Cela nécessite une bonne dose d’imagination et de sacrifices pour relever dignement un tel défi. Les opérateurs concernés devraient se concentrer tous sur la préparation de ce grand événement francophone et s’investir à fond afin que la réussite soit totale.

Suspension du Burkina Faso
A Paris, le coup d’Etat du Burkina Faso, pays membre de la Francophonie, s’est invité au cours des travaux. Dans une résolution adoptée à l’unanimité, «le CPF a condamné ces événements et décidé de suspendre le Burkina Faso des instances de la Francophonie», renseigne un communiqué de presse. Non sans maintenir «les programmes de coopération multilatérale francophone en soutien au processus de rétablissement de l’ordre constitutionnel et démocratique ainsi que ceux bénéficiant directement aux populations civiles». «Il exige la libération immédiate et sans conditions du président Roch Marc Christian Kaboré et invite la junte au pouvoir à garantir le respect des droits et des libertés fondamentales de toutes et de tous», conclut-il.
Quoiqu’il en soit, la grande fête francophone aura bel et bien lieu à Kinshasa dans un délai que l’on souhaite proche.

Guy-Saturnin MAHOUNGOU