L’humanité célèbre ce 2 avril la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme. Cette journée vise à mieux informer le public sur les effets de ce trouble du développement. L’autisme est une réalité très présente dans la mesure où ce type de handicap touche une personne sur 150 dans le monde.

Maladie caractérisée par une perturbation à des degrés divers des capacités de communication et des interactions sociales et par des comportements restrictifs et répétitifs, l’autisme apparait dans la plupart des cas à l’âge de deux ans, avec des troubles qui, au moment du développement du cerveau, doivent alerter les parents qui pensent que l’enfant est calme et ne dérange pas. Souvent l’enfant ne regarde pas sa mère, ou encore il répète des gestes et des mots et ne joue pas avec les autres. Il est brutal ou pleure fréquemment. La première difficulté pour déceler les symptômes chez l’enfant autiste vient du fait qu’ils varient selon les enfants. Chez le tout jeune enfant par exemple, l’autisme peut être pris pour la surdité en raison de son manque de réaction face à l’environnement sonore. Chez certains, l’autisme entraîne un retard du développement mental ou moteur, alors que chez d’autres, il est accompagné de précocité.
Dieu Merci Mouanga Nakavoua, directeur de Case Dominique, une école spécialisée dans la prise en charge des enfants présentant plusieurs handicaps, dont l’autisme, à Poto-poto (dans le 3e arrondissement), a fait savoir qu’au Congo la question d’autisme sur le plan médical est peu connue. «En 2015, nous nous sommes rapprochés des services pédiatriques du Centre hospitalier et universitaire (CHU) de Brazzaville pour nous renseigner sur des éventuels dépistages, les médecins nous ont affirmé que ce problème n’est pas encore traité à leur niveau. D’où tout l’intérêt de sensibiliser les parents et le grand public».
Exposant le travail qui se fait tant bien que mal au sein de leur centre, il a dit: «Nous traitons les autistes de tout type. Pour ce qui est des autistes de haut niveau, il n’ya pas assez de problèmes. Ce sont les autistes sévères qui constituent une charge à vie pour les parents. A notre niveau, nous tentons de les rendre autonomes en réduisant les troubles. Nous essayons d’accompagner les parents dans cette prise en charge en leur faisant acquérir des habiletés sociales. S’il parvient à être autonome c’est bien, au cas contraire nous poursuivons la prise en charge.»
Quant à la prévalence de cette maladie au Congo, le responsable de la Case Dominique a fait savoir qu’il a réalisé en partenariat avec l’ambassade de France une enquête de dépistage dont les résultats ne sont pas encore disponibles. Aussi sollicite-t-il du Gouvernement l’ouverture de la filière enseignement spécial à l’Ecole normale supérieure afin de disposer des programmes d’enseignement adaptés à la situation des autistes. Il a toutefois remercié le ministère de l’enseignement Primaire d’avoir mis le volet éducation non formelle à la direction générale de l’Alphabétisation. Avant d’exhorter les familles à dépasser les considérations mystiques sur ce trouble, car sa méconnaissance constitue encore un obstacle courant quant à la prise en charge.
Rencontrée à la Case Dominique, une mère a plaidé pour la mise en place d’un «Plan autisme» qui visera tout d’abord l’augmentation de la capacité d’accueil en établissements spécialisés et ensuite la diversification des méthodes de prise en charge et de dépistage précoce, comme on le voit dans d’autres pays. «Que cette journée mette en lumière les difficultés rencontrées par les parents pour faire connaitre ce handicap à ceux qui n’ont pas d’enfants atteints de ce trouble, tout comme aux personnels soignants comme les psychiatres, les pédo-psychiatres, les psychologues et les médecins. Que des solutions soient trouvées également pour insérer ces enfants qui ne demandent intérieurement qu’à rejoindre les autres mais ne savent pas comment communiquer avec eux», a-t-elle souhaité.
D’après les données scientifiques, il y a probablement de nombreux facteurs qui font qu’un enfant soit sujet aux troubles du spectre autistique, notamment les facteurs environnementaux et génétiques.

Esperancia
MBOSSA-OKANDZE